03 juillet 2006

René Guénon, Le Roi du monde, (note de lectura)

Paru chez Gallimard, 1958.

Chapitre premier. Notions sur « L’Agarttha » en Occident
L’ouvrage de Saint-Yves d’Alveydre, intitulé Mission de l’Inde (1910), contient la description d’un centre initiatique nommé Agarttha. Celui qui en avait parlé avant lui était le fantaisiste Louis Jacolliot.
En 1924 fait sa parution le livre intitulé Bêtes, Hommes et Dieux, écrit par Ferdinand Ossendowski. Il renferme des récits presque identiques à ceux de Saint-Yves.
Un peu le motif pour lequel Guénon a écrit ce livre: « […] et le bruit qui a été fait autour de ce livre fournit, croyons-nous, une occasion favorable pour rompre enfin le silence sur cette question de l’Agarttha. » (p. 8)
Il y a entre certains passages du livre d’Ossendovski des similitudes étonnantes avec le récit de Saint-Yves, ce qui ont valu au premier l’accusation de plagiat. Ils ont en commun l’affirmation de l’existence d’un monde souterrain étendant ses ramifications partout, sous les continents et même sous les océans.
L’hypothèse de la fiction, tout comme celle du plagiat, est peu probable: « Même si l’on devait admettre certains emprunts, il n’en resterait pas moins que M. Ossendowski dit parfois des choses qui n’ont pas leur équivalent dans la Mission de l’Inde, et qui sont de celles qu’il n’a certainement pas pu inventer de toutes pièces, d’autant plus que, bien plus préoccupé de politique que d’idées et de doctrines, et ignorant de tout ce qui touche à l’ésotérisme, il a été manifestement incapable d’en saisir lui-même la portée exacte. » (p. 10)
Dans beaucoup de traditions apparaissent des « pierres noires », depuis celle qui était le symbole de Cybèle jusqu’à celle qui est enchâssée dans la Kaabah de La Mecque.
Eclaircissements sur le but et les méthodes employés dans le présent ouvrage: « Ces quelques observations préliminaires sont suffisantes pour ce que nous nous proposons, car nous entendons demeureur absolument étranger à toute polémique et à toute question de personnes; si nous citons M. Ossendowski et même Saint-Yves, c’est uniquement parce que ce qu’ils ont dit peut servir de point de départ à des considérations qui n’ont rien à voir avec ce qu’on pourra penser de l’un et de l’autre, et dont la portée dépasse singulièrement leurs individualités, aussi bien que la nôtre, qui, en ce domaine, ne doit pas compter davantage. Nous ne voulons point nous livrer, à propos de leurs ouvrages, à une « critique de textes » plus ou moins vaine, mais bien apporter des indications qui n’ont encore été données nulle part, à notre connaissance tout au moins, et qui sont susceptibles d’aider dans une certaine mesure à élucider ce que M. Ossendowski appelle le « mystère des mystères ». » (p. 11-12)

Chapitre II. Royauté et pontificat
Sur le titre de Roi du Monde: « Le titre de « Roi du Monde », pris dans son acception la plus élevée, la plus complète et en même temps la plus rigoureuse, s’applique promptement à Manu, le Législateur primordial et universel, dont le nom se retrouve, sous des formes diverses, chez un grand nombre de peuples anciens; rappelons seulement, à cet égard, le Mina ou Ménès des Egyptiens, le Menw des Celtes et le Minos des Grecs. » (p. 13)
Le nom de Manu ne désigne pas un homme, plus ou moins légendaire, mais un principe, l’Intelligence cosmique qui réfléchit la Lumière spirituelle pure et formule la Loi (Dharma) propre aux conditions de notre cycle d’existence.
Manu désigne aussi l’archétype de l’homme considéré en tant qu’être pensant.
Le principe de Manu peut être manifesté par un centre spirituel établi dans le monde terrestre, par une organisation chargée de conserver intégralement le dépôt de la tradition sacrée.
Le Manu du cycle actuel est Vaivaswata.
Le caractère du Roi du monde ne peut être que « pontifical », ce qui veut dire à la fois sacerdotal et royal. « […] littéralement, le Pontifex est un « constructeur de ponts », et ce titre romain est en quelque sorte, par son origine, un titre « maçonnique », mais, symboliquement, c’est celui qui remplit la fonction de médiateur, établissant la communication entre ce monde et les mondes supérieurs. » (p. 15)
L’arc-en-ciel est un symbole naturel du pontificat. Dans toutes les traditions, l’arc-en-ciel est le pont qui relie le monde sensible au suprasensible.
L’union des deux pouvoirs sacerdotal et royal est représenté, chez les Latins, par un certains aspect du symbolisme de Janus. Les clefs d’or et d’argent figurent les deux initiations correspondantes.
Note en bas de page sur l’organisation sociale traditionnelle européenne: « Remarquons à ce propos que l’organisation sociale du moyen âge occidental semble avoir été, en principe, calquée sur l’institution des castes: le clergé correspondait aux Brâhmanes, la noblesse aux Kshatriyas, le tiers état aux Vaishyas, et les serfs aux Shûdras. » (p. 16)
Il y avait au moyen âge une expression dans laquelle les deux aspects complémentaires de l’autorité se trouvaient réunis: « royaume du prêtre Jean ».
Notre sur le prêtre Jean: « Il est notamment question du « prêtre Jean », vers l’époque de saint Louis, dans les voyages de Carpin et Rubruquis. Ce qui complique les choses, c’est que, d’après certains, il y aurait eu jusqu’à quatre personnages portant ce titre: au Thibet (ou sur le Pamir), en Mongolie, dans l’Inde, et en Ethiopie (ce dernier mot ayant d’ailleurs un sens fort vague); mais il est probable qu’il ne s’agit là que de différents représentants d’un même pouvoir. On dit aussi que Gengis-Khan voulut attaquer le royaume du prêtre Jean, mais que celui-ci le repoussa en déchaînant la foudre contre ses armées. Enfin, depuis l’époque des invasions musulmanes, le prêtre Jean aurait cessé de se manifester, et il serait représenté extérieurement par le Dalaï-Lama. » (p. 16)
Note sur les Nestoriens et les Sabéens: « On a trouvé dans l’Asie centrale, et particulièrement dans la région du Turkestan, des croix nestoriennes qui sont exactement semblables comme forme aux croix de chevalerie, et dont certaines, en outre, portent en leur centre la figure du swastika. – D’autre part, il est à noter que les Nestoriens, dont les relations avec le Lamaïsme semblent incontestables, eurent une action importante, bien qu’assez énigmatique, dans les débuts de l’Islam. Les Sabéens, de leur côté, exercèrent une grande influence sur le monde arabe au temps des Khalifes de Baghdad; on prétend aussi que s’est chez eux que s’étaient réfugiés, après un séjour en Perse, les derniers des néo-platoniciens. » (p. 16-17)
Les Sabéens se donaient à eux-mêmes le nom de Mandayyeh de Yahia (disciples de Jean).
Beaucoup de groupes orientaux d’un caractère très fermé, des Ismaéliens ou disciples du « Vieux de la Montagne », aux Druses du Liban ont pris uniformément, tout comme les Ordres de chevalerie occidentaux, le titre de « gardiens de la Terre Sainte ».
L’idée d’un personnage qui est prêtre et roi est représentée dans le Christianisme par les « Roi-Mages ».
Il existe une incompatibilité entre la fonction de Buddha et celle de Chakravartî (monarque universel) – Shâkya-Muni a du choisir entre l’une et l’autre.
Le Chakravartî est « celui qui fait tourner la roue », celui qui, placé au centre de toutes choses, en dirige le mouvement sans y participer lui-même. Selon l’expression d’Aristote, il est le « moteur immobile ».
« […] le centre dont il s’agit est le point fixe que toutes les traditions s’accordent à désigner symboliquement comme le « Pôle », puisque c’est autour de lui que s’effectue la rotation du monde, représenté généralement par la roue, chez les Celtes aussi bien que chez les Chaldéens et chez les Hindous. » (p. 18-19)
Le swastika est le signe du Pôle. On a dit que c’est un symbole solaire, ce qui n’est vrai qu’accidentellement et d’une façon détournée. Une autre interprétation est de symbole du mouvement – ce n’est pas faux mais c’est fort insuffisant. En fait, il s’agit « […] d’un mouvement de rotation qui s’accomplit autour d’un centre ou d’un axe immuable […]. » (p. 20)
Le Roi du Monde doit avoir une fonction essentiellement ordonnatrice et régulatrice, cele d’« équilibre » et d’« harmonie ». Il est le reflet, dans le monde manifesté, de l’immutabilité du Principe suprême.
Note: « La racine dhri exprime essentiellement l’idée de stabilité; la forme dhru, qui a le même sens, est la racine de Dhruva, nom sanskrit du Pôle, et certains en rapprochent le nom grec du chêne, drus; en latin, d’ailleurs, le même mot robur signifie à la fois chêne et force ou fermeté. Chez les Druides (dont le nom doit peut-être se lire dru-vid, unissant la force et la sagesse), ainsi qu’à Dodone, le chêne représentait l’« Arbre du Monde », symbole de l’axe fixe qui joint les pôles. » (p. 20)

Chapitre III. La « Shekinah » et « Metatron »
Il ne faut pas assimiler le « Roi du Monde » au Princeps hujus mundi, dont il est question dans l’Evangile.
En hébreu et en arabe, ce titre est appliqué couramment à Dieu même.
Dans la Kabbale hébraïque, les « intermédiaire célestes » sont Shekinah et Metatron. Dans le sens le plus général, la Shekinah est la « présence réelle » de la Divinité. Elle est mentionnée dans l’Ecriture chaque fois qu’il s’agit de l’institution d’un centre spirituel: construction du Tabernacle, édification des Temples de Salomon et de Zorobabel.
Sur les « influences spirituelles » (berakoth en hébreu, barakah en arabe), Elias Levita, selon M. Vulliaud dans son ouvrage sur La Kabbale juive, a dit: « Les Maîtres de la Kabbale ont à ce sujet de grands secrets. »
La Shekinah a deux aspects principaux, l’un interne et l’autre externe. Dans la tradition chrétienne une phrase désigne ces deux aspects: « Gloria in excelsis Deo, et in terra Pax hominibus bonae voluntatis. » Les mots Gloria et Pax se réfèrent respectivement à l’aspect interne, par rapport au Principe, et à l’aspect externe, par rapport au monde manifesté.
Le terme arabe Sakînah, identique à l’hébreu Shekinah, se traduit par « Grande Paix », étant l’équivalent de la Pax Profunda des Rose-Croix.
L’idée centrale de Jubilé est la remise de toutes choses en leur état primitif.
La Shekinah est la synthèse des Sephiroth. Or, dans l’arbre séphirothique, la « colonne de droite » est le côté de la Miséricorde, et la « colonde gauche » est le côté de la Rigueur. Nous devons retrouver ces deux aspects dans la Shekinah.
Note sur Shekinah: « D’après le Talmud, Dieux a deux sièges, celui de la Justice et celui de la Miséricorde; ces deux sièges correspondent aussi au « Trône » et à la « Chaise » de la tradition islamique. Celle-ci divise d’autre part les noms divins çifâtiyah, c’est-à-dire ceux qui expriment des attributs proprement dits d’Allah, en « noms de majesté » (jalâliyah) et « noms de beauté » (jamâliyah), ce qui répond encore à une distinction du même ordre. » (p. 25)
La Rigueur s’identifie à la Justice et la Miséricorde à la Paix.
D’après Saint Augustin et autres Pères de l’Eglise, la main droite représente de même la Miséricorde ou la Bonté, tandis que la main gauche, en Dieu surtout, est le symbole de la Justice. « La « main de justice » est un des attributs ordinaires de la royauté; la « main bénissante » est un signe de l’autorité sacerdotale, et elle a été parfois prise comme symbole du Christ. » (p. 26)
Une autre désignation du centre spirituel suprême est la « Maison de Justice » (Beith-Din).
La Kabbale donne à Shekinah un parèdre qui porte des noms identiques aux siens, qui possède par conséquent les mêmes caractères. Il s’agit de Metatron, nom numériquement équivalent à celui de Shaddaï, le « Tout-Puissant » (qu’on dit être le nom du Dieu d’Abraham). La valeur numérique nu nom Metatron est 314.
L’étymologie du mot Metatron est fort incertaine, une des plus intéressantes hypothèses émises à ce sujet étant la dérivation du chaldaïque Mitra (qui signifie « pluie »).
Le terme de Metatron comporte toutes les acceptions de gardien, de Seigneur, d’envoyé, de médiateur. Il est l’auteur des théophanies dans le monde sensible. Il est l’Ange de la Face, et aussi le Prince du Monde.
Comme le chef de la hiérarchie initiatique est le « Pôle terrestre », Metatron est le « Pôle céleste ».
« Son nom est Mikaël, le Grand Prêtre qui est holocauste et oblation devant Dieu. Et tout ce que font les Israélites sur terre est accompli d’après les types de ce qui se passe dans le monde céleste. Le Grand Pontife ici-bas symbolise Mikaël, prince de la Clémence… Dans tous les passages où l’Ecriture parle de l’apparition de Mikaël, il s’agit de la gloire de la Shekinah. » (La Kabbale juive, t. I, p. 500-501)
Le symbolisme de la « Terre Sainte » est l’image du monde céleste.
« D’autre part, […], Metatron n’a pas que l’aspect de la Clémence, il a aussi celui de la Justice; il n’est pas seulement le « Grand Prêtre » (Kohen ha-gadol), mais aussi le « Grand Prince » (Sâr ha-gadol) et le « chef des milices célestes », c’est-à-dire qu’en lui est le principe du pouvoir royal, aussi bien que du pouvoir sacerdotal ou pontifical auquel correspond proprement la fonction de « médiateur ». Il faut d’ailleurs remarquer que Melek, « roi », ou Maleak, « ange » ou « envoyé », ne sont en réalité que deux formes d’un seul et même mot; de plus, Malaki, « mon envoyé » (c’est-à-dire l’envoyé de Dieu, ou « l’ange dans lequel est Dieu », Maleak ha-Elohim), est l’anagramme de Mikaël. » (p. 29)
Mikaël s’identifie à Metatron, mais il n’en représente qu’un aspect, celui lumineux. La face obscure est représentée par Samaël (Sâr haôlam). Ce dernier est « le génie de ce monde » en un sens inférieur, le Princeps hujus mundi dont parle l’Evangile. Il est comme l’ombre du Metatron.
La confusion entre l’aspect lumineux et l’aspect ténébreux constitue proprement le « satanisme ». C’est cette confusion que commettent, par simple ignorance, ceux qui croient découvrir une signification infernal dans la désignation du « Roi du Monde ».

Chapitre IV. Les trois fonctions suprêmes
Suivant Saint-Yves, le chef suprême de l’Agarttha porte le titre de Brahâtmâ (support des âmes dans l’Esprit de Dieu). Ses deux assesseurs sont le Mahâtmâ (représentant l’Ame universelle) et Mahânga (symbole de toute l’organisation matérielle du Cosmos).
Brahâtmâ, Mahâtmâ et Mahânga correspond à la division hiérarchique représentée par le ternaire « esprit, âme, corps ».
« Il importe de remarquer que ces termes, en sanskrit, désignent proprement des principes, et qu’ils ne peuvent être appliqués à des êtres humains qu’en tant que ceux-ci représentent ces mêmes principes, de sorte que, même dans ce cas, ils sont attachés essentiellement à des fonctions, et non à des individualités. » (p. 31)
Selon Ossendowski, Mahâtmâ « connaît les événements, de l’avenir ». Mahânga « dirige les causes de ces événements ». Brahâtmâ peut « parler à Dieu face à face ».
Brahâtmâ, « Maître des trois mondes », rappelle le triregnum, la tiare à trois couronnes qui est, avec les clefs, un des principaus insignes de la Papauté.
« Il est dit aussi que Moïse dut alors couvrir son visage d’un voile pour parler au peuple qui ne pouvait en supporter l’éclat (Exode, XXIV, 29-35); au sens symbolique, ceci indique la nécessité d’une adapotation exotérique pour la multitude. Rappelons à ce propos la double signification du mot « révéler », qui peut vouloir dire « écarter le voile », mais aussi « recouvrir d’un voile »; c’est ainsi que la parole manifeste et voile tout à la fois la pensée qu’elle exprime. » (p. 32)
La fonction de « législateur », qui est celle de Moïse, suppose nécessairement une délégation du pouvoir que désigne le nom de Manu.
Effectivement, « Om » (ou « Aum » - la voyalle o, en sanscrit, étant formée par l’union de « a » et de « u ») est en réalité un nom du Logos. Le mot « Om » donne la clef de la répartition hiérarchique des fonctions entre le Brahâtmâ et ses deus assesseurs: selon la tradition hindoue, les trois éléments de ce monosyllabe sacré symbolisent les « trois mondes »: la Terre (Bhû), l’Atmosphère (Bhuvas), le Ciel (Swar). Autrement dit: le monde de la manifestation corporelle, le monde de manifestation subtile ou psychique, le monde principiel non manifesté.
Dans l’ordre des principes universels, la fonction du Brahâtmâ se réfère à Ishwara, celle de Mahâtmâ à Hiranyagarbha, et celle du Mahânga à Virâj.
« Pour nous servir encore d’un autre symbolisme, non moins rigoureusement exact, nous dirons que Mahânga représente la base du triangle initiatique, et le Brahâtmâ son sommet; entre les deux, le Mahâtmâ incarne en quelque sorte un principe médiateur (la vitalité cosmique, l’Anima Mundi des hermétistes), dont l’action se déploie dans l’« espace intermédiaire »; […]. » (p. 35)
Au Brahâtmâ appartient la plénitude des deux pouvoirs sacerdotal et royal, envisagés principiellement et en quelque sorte à l’état indifférencié.
Les « Roi-Mages » représentent en réalité rien d’autre que les trois chefs de l’Agarttha. Les noms qui leur sont attribués ordinairement sont sans doute fantaisistes, sauf pourtant celui de Melki-Or, en hébreu « Roi de la Lumière ».
« Le Mahânga offre au Christ l’or et le salue comme « Roi »; le Mahâtmâ lui offre l’encens et le salue comme « Prêtre »; enfin, le Brahâtmâ lui offre la myrrhe (le baume d’incorruptibilité, image de l’Amrita) et le salue comme « Prophète » ou Maître spirituel par excellence. L’hommage ainsi rendu au Christ naissant, dans les trois mondes qui sont leurs domaines respectifs, par les représentants authentiques de la tradition primordiale, est en même temps qu’on le remarque bien, le gage de la parfaite orthodoxie du Christianisme à l’égard de celle-ci. » (p. 36)
Il existe une correspondance entre le ternaire suprême de l’Agarttha et celui du Lamaïsme: le Dalaï-Lama (réalisant la sainteté de Buddha), le Tashi-Lama (réalisant sa science théurgique) et le Bogdo-Khan (représentant sa force matérielle et guerrière).
« Or le centre du Lamaïsme ne peut-être qu’une image du véritable « Centre du Monde »; mais tous les centres de ce genre présentent, quant aux lieux où ils sont établis, certaines particularités, bien loin d’être indifférentes, ont une valeur symbolique incontestable et, de plus, doivent être en relation avec les lois suivant lesquelles agissent les influences spirituelles »; c’est là une question qui relève proprement de la science traditionnelle à laquelle on peut donner le nom de « géographie sacrée ». » (p. 37)
« La première conclusion qui se dégage de tout cela, c’est qu’il y a vraiment des liens bien étroits entre les descriptions qui, dans tous les pays, se rapportent à des centres spirituels plus ou moins cachés, ou tout au moins difficilement accessibles. La seule explication plausible qui puisse en être donnée, c’est que, si ces descriptions se rapportent à des centres différents, comme il le semble bien en certains cas, ceux-ci ne sont pour ainsi dire que des émanations d’un centre unique et suprême, de même que toutes les traditions particulières ne sont en somme que des adaptations de la grande tradition primordiale. » (p. 39)

Chapitre V. Le symbolisme du Graal
La fonction principale des Chevaliers de la Table Ronde est la « queste du Graal ». Dans toutes les traditions, il est fait allusion à quelque chose qui, à partir d’une certaine époque, aurait été perdu ou caché (Soma des Hindous, Haoma des Perses, etc.). Parfois, chez les Juifs, ce qui est perdu c’est la prononciation du grand Nom divin, mais l’idée fondamentale est toujours la même.
Le Saint-Graal est la coupe qui servit à la Cène, et où Joseph d’Arimathie recueillit ensuite le sang et l’eau qui s’échappaient de la blessure ouverte au flanc du Christ par la lance du centurion Longin. Cette coupe aurait été, d’après la légende, transportée en Grande-Bretagne par Joseph d’Arimathie et Nicodème. « Ces deux personnages représentent ici respectivement le pouvoir royal et le pouvoir sacerdotal; il en est de même d’Arthur et de Merlin dans l’institution de la « Table Ronde ». » (p. 41)
Cette coupe aurait été taillée par les Anges dans une émeraude tombée du front de Lucifer lors de sa chute. Cette émeraude rappelle d’une façon très frappante l’urnâ, la perle frontale qui, dans le symbolisme hindou (d’où elle est passée dans le Bouddhisme), tient souvent la place du troisième œil de Shiva.
Il est dit que le Graal fut confié à Adam dans le Paradis terrestre, mais que, lors de sa chute, Adam le perdit à son tour, car il ne put l’emporter avec lui lorsqu’il fut chassé de l’Eden. « En effet, l’homme, écarté de son centre originel, se trouvait dès lors enfermé dans la sphère temporelle; il ne pouvait plus rejoindre le point unique d’où toutes choses sont contemplées sous l’aspect de l’éternité. » (p. 42)
Nous savons que Seth obtint de rentrer dans le Paradis terrestre et put ainsi recouvrer le précieux vase – cette chose indique en quelque façon la restauration de l’ordre primordial détruit par la chute de l’homme.
« Il est dit que Seth demeura quarante ans dans le Paradis terrestre; ce nombre 40 a aussi un sens de « réconciliation » ou de « retour au principe ». Les périodes mesurées par ce nombre se rencontrent très souvent dans la tradition judéo-chrétienne: rappelons les quarante jours du déluge, les quarante ans pendant lesquels les Israélites errèrent dans le désert, les quarante jours que Moïse passa par le Sinaï, les quarante jours de jeûne du Christ […]. » (p. 42-43)
Le Paradis terrestre représente proprement le « Centre du Monde ».
La perte du Graal, ou de quelqu’un de ses équivalents symboliques, c’est en somme la perte de la tradition avec tout ce qu’elle comporte. Evidemment, la tradition est plutôt cachée que perdue, ou du moins elle ne peut être perdue que pour certains centres secondaires, lorsque ceux-ci cessent d’être en relation directe avec le centre suprême.
De même que le Paradis terrestre est devenu inaccessible, le centre suprême, qui est au fond la même chose, peut, au cours d’une certaine période, n’être pas manifesté extérieurement, et alors on peut dire que la tradition est perdue pour l’ensemble de l’humanité, car elle n’est conservée que dans certains centres rigoureusement fermés.
Le Graal représente deux choses étroitement solidaires l’une de l’autre: « […] celui qui possède intégralement la « tradition primordiale », qui est parvenu au degré de connaissance effective qu’implique essentiellement cette possession, est en effet, par là même, réintégré dans la plénitude de l’« état primordial ». » (p. 44)
Le mot Graal a un double sens: vase (grasale) et livre (gradale ou graduale). Le dernier aspect désigne la tradition, tandis que le premier concerne l’état lui-même.
Sur la Table Ronde: « Cette table est encore un symbole vraisemblablement très ancien, un de ceux qui furent toujours associés à l’idée des centres spirituels, conservateurs de la tradition; la forme circulaire de la table est d’ailleurs liée formellement au cycle zodiacal par la présence autour d’elle de douze personnages principaux, particularité qui […] se retrouve dans la constitution de tous les centre dont il s’agit. » (p. 45-46)
Il y a un symbole qui se rattache à la légende du Graal: celui de Montsalvat (« Mont du Salut »), à la fois « île sacrée » et « montagne polaire ».

Chapitre VI. « Melki-Tsedeq »
Il est dit dans les traditions orientales que le Soma, à une certaine époque, devint inconnu, de sorte qu’il fallut, dans les rites sacrificiels, lui substituer un autre breuvage. Il s’agit là de l’obscurcissement spirituel qui se produit graduellement à travers les différents âges du cycle humain.
Le sacerdoce chrétien s’identifie en principe au sacerdoce même de Melchissédec: « Tu es sacerdos in æternum secundum ordinem Melchissedec. » (Ps., CX, 4).
Le nom de Melki-Tsedeq est le nom sous lequel la fonction même du « Roi du Monde » se trouve expressément désignée dans la tradition judéo-chrétienne.
Sur l’apparition de Melki-Tsedeq dans la Bible hébraïque, un des passages les plus énigmatiques de ce texte sacré, Saint Paul dit: « Nous avons, à ce sujet, beaucoup de choses à dire, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. » (Epitre aux Hébreux, V, 11)
Le passage de la Genèse est: « Et Melki-Tsedeq, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin; et il était prêtre du Dieu Très Haut (El Elion). Et il bénit Abram, disant: Béni soit Abram du Dieu Très-Haut, possesseur des Cieux et de la Terre; et béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis contre tes mains. Et Abram lui donna la dîme de tout ce qu’il avait pris. » (Genèse XIV, 19-20)
Son nom signifie « roi de Justice », et son royaume s’appelle Paix (Salem).
« Il faut remarquer que le mot Salem, contrairement à l’opinion commune, n’a jamais désigné en réalité une ville, mais que, si on le prend pour le nom symbolique de la résidence de Melki-Tsedeq, il peut être regardé comme un équivalent du terme Agarttha. En tout cas, c’est une erreur de voir là le nom primitif de Jérusalem, car ce nom était Jébus; au contraire, si le nom de Jérusalem fut donné à cette ville lorsqu’un centre spirituel y fut établi par les Hébreux, c’est pour indiquer qu’elle était dès lors comme une image visible de la véritable Salem; et il est à noter que le Temple fut édifié par Salomon, dont le nom (Shlomoh), dérivé aussi de Salem, signifie le « Pacifique ». » (p. 49)
Toujours Saint Paul dit au sujet de Melki-Tsedeq: « […] qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement ni fin de sa vie, mais qui est fait ainsi semblable au Fils de Dieu; ce Melchissédec demeure prêtre à perpétuité. » (Epitre aux Hébreux, VII, 3)
La bénédiction d’Abraham est le point de jonction de la tradition hébraïque avec la grande tradition primordiale.
Si Melki-Tsedeq est ainsi supérieur à Abraham, c’est que le « Très-Haut » (Elion), qui est le Dieu de Melki-Tsedeq, est lui-même supérieur au « Tout-Puissant » (Shaddaï), qui est le Dieu d’Abraham, ou, en d’autres termes, que le premier de ces deux noms représente un aspect divin plus élevé que le second.
El Elion est l’équivalent d’Emmanuel, ces deux noms ayant exactement le même nombre (197). Le sacerdoce de Melki-Tsedeq est le sacerdoce d’El Elion; le sacerdoce chrétien est celui d’Emmanuel; si donc El Elion est Emmanuel, ces deux sacerdoces n’en sont qu’un.
La tradition judéo-chrétienne distingue deux sacerdoces: l’un « selon l’ordre d’Aaron », l’autre « selon l’ordre de Melchissédec », et celui-ci est supérieur à celui-là, comme Melchissédec est supérieur à Abraham.
Certains ont distingué Adoni-Tsedeq (Seigneur de Justice), Kohen-Tsedeq (Prêtre de Justice), et Melki-Tsedeq (Roi de Justice), ces trois aspects peuvent être considérés comme se rapportant effectivement aux fonctions du Brahâtmâ, de Mahâtmâ et de Mahânga. « Bien que Melki-Tsedeq ne soit alors proprement que le nom du troisième aspect, il est appliqué d’ordinaire par extension à l’ensemble des trois, et, s’il est ainsi employé de préférence aux autres, c’est que la fonction qu’il exprime est la plus proche du monde extérieur, donc celle qui est manifestée le plus immédiatement. » (p. 52-53)
Les attributs propres du « Roi de Justice » sont la balance et l’épée, ces attributs sont aussi ceux de Mikaël, considéré comme « Ange du Jugement ». Hiéroglyphiquement, ce sont les caractères formant la racine hébraïque et arabe Haq, qui signifie à la fois « Justice » et « Vérité ». Haq est la puissance qui fait régner la Justice, c’est-à-dire l’équilibe symbolisé par la balance, tandis que la puissance elle-même l’est par l’épée.
Il existe une forme adoucie de cette racine Haq, obtenue par la substitution du signe de la force spirituelle à celui de la force matérielle, Cette forme Hak désigne la « Sagesse » (en hébreu Hokmah), ainsi qu’elle convient plus à l’autorité sacerdotale, comme l’autre au pouvoir royal.
Shekinah est représentée dans le « monde inférieur » par la dernière des dix Sephiroth: Malkuth (le « Royaume »). Parmi les synonymes donnés à Makuth on rencontre Tsedeq (le « Juste »).
La Shakti de l’hindouisme présente quelques analogies avec la Shekinah, ne serait-ce qu’en raison de la fonction « providentielle » qui leur est commune.
« Le Tabernacle de la Sainteté de Jehovah, la résidence de la Shekinah, est le Saint des Saints qui est le cœur du Temple, qui est lui-même le centre de Sion (Jérusalem), comme la sainte Sion est le centre de la Terre d’Israël est le centre du monde. » (S. Vulliaud, La Kabbale juive, t. I, p. 509)
Tous les centres spirituels secondaires, constitués en vue d’adaptations de la tradition primordiale à des conditions déterminées, sont des images du centre suprême. Jérusalem est une image de la véritable Salem.

Chapitre VII. « Luz » ou le séjour d’immortalité
Les traditions relatives au « monde souterrain » se rencontrent chez un grand nombre de peuples. On peut observer aussi que le « culte des cavernes » est plus ou moins lié à l’idée de « lieu intérieur » ou de « lieu central ». Les symbole de la caverne et celui du cœur sont assez proches l’un de l’autre.
« […] nous pouvons même penser que ce sont précisément des raisons d’ordre symbolique qui ont déterminé le choix de lieux souterrains pour l’établissement de ces centres intiatiques, beaucoup plus que des motifs de simple prudence. » (p. 59)
Parmi les traditions du « monde souterrain », il y a une dans le Judaïsme qui concerne une ville mystérieuse appelée Luz. Ce nom était originairement celui du lieu où Jacob eut le songe à la suite duquel il l’appela Beith-El, c’est-à-dire « maison de Dieu » (Genèse, XXVIII, 19). Il est dit que l’« Ange de la Mort » ne peut pénétrer dans cette ville et n’y a aucun pouvoir.
Le mot Luz semble dérivé d’une racine désignant tout ce qui est caché, couvert, enveloppé, silencieux, secret.
Il est à noter que les mots qui désignent le Ciel ont primitivement la même signification. Par exemple, le mot grec cœlum semble avoir été écrit d’abord caelum, qui rappelle de très près le mot caelare (cacher). En sanscrit, Varuna vient de la racine var, « couvrir » (ce qui est également le sens de la racine kal à laquelle se rattachent le latin celare, autre forme de caelare, et son synonyme grec kaluptein); et le grec Ouranos n’est qu’une autre forme du même nom, var se changeant facilement en ur. Ces mots peuvent donc signifier « ce qui couvre », « ce qui cache », mais aussi « ce qui est caché », et ce dernier sens est double: c’est ce qui est caché aux sens, le domaine suprasensible; et c’est aussi, dans les périodes d’occultation ou d’obscurcissement, la tradition qui cesse d’être manifestée extérieurement et ouvertement, le « monde céleste » devenant alors le « monde souterrain ».
Luz est appelée la « cité bleue », et cette couleur, qui est celle du saphir, est la couleur céleste.
Sur le symbolisme des sept régions de l’espace: « Dans le symbolisme hindou (que le Bouddhisme lui-même a conservé dans la légende des « sept pas »), les sept régions de l’espace sont les quatre points cardinaux, plus le Zénith et le Nadir, et enfin le centre lui-même; on peut remarquer que leur représentation forme une croix à trois dimensions (six directions opposées deux à deux à partir du centre). De même, dans le symbolisme kabbalistique, le « Saint Palais » ou « Palais intérieur » est au centre des six directions, qui forment avec lui le septénaire; et « Clément d’Alexandrie dit que de Dieu, « Cœur de l’Univers », partent les étendues indéfinies qui se dirigent, l’une en haut, l’autre en bas, celle-ci à droite, celle-là à gauche, l’une en avant et l’autre en arrière; dirigeant son regard vers ces six étendues comme vers un nombre toujours égal, il achève le monde; il est le commencement et la fin (l’alpha et l’ômega), en lui s’achèvent les six phases du temps, et c’est de lui qu’elles reçoivent leurs extensions indéfinies; c’est là le secret du nombre 7 » (cité par P. Vulliaud, La Kabbale juive, t. I, p. 215-216). Tout ceci se rapporte au développement du point primordial dans l’espace et dans le temps; les six phases du temps, correspondant respectivement aux six directions de l’espace, sont six périodes cycliques, subdivisions d’une autre période plus générale, et parfois représentées symboliquement comme six millénaires; elles sont aussi assimilables aux six premiers « jours » de la Genèse, le septième ou Sabbath étant la phase de retour au Principe, c’est-à-dire au centre. On a ainsi sept périodes auxquelles peut être rapportée la manifestation respective des sept dwîpas; si chacune de ces périodes est un Manvantara, le Kalpa comprend deux séries septénaires complètes; il est d’ailleurs bien entendu que le même symbolisme est applicable à différents degrés, suivant qu’on envisage des périodes cycliques plus ou moins étendues. » (p. 62-63)
La couleur blanche est attribuée partout à l’autorité spirituelle suprême.
Les diverses significations du mot hébraïque luz sont dignes d’attentions. Il a d’ordinaire le sens d’« amande » (et aussi d’« amandier »), et de « noyau ». Le même mot luz est donné à une particule corporelle indestructible, représentée symboliquement comme un os très dur, et à laquelle l’âme demeurerait liée après la mort et jusqu’à la résurrection. Comme le noyau contient le germe, et comme l’os contient la moelle, ce luz contient les éléments virtuels nécessaires à la restauration de l’être. Et cette restauration s’opérera sous l’influence de la « rosée céleste », revivifiant les ossements desséchés.
L’amandier a été pris comme symbole de la Vierge.
« En sanscrit, le mot akshara signifie « indissoluble », et par suite « impérissable » ou « indestructible »; il désigne la syllabe, élément premier et germe du langage, et il s’applique par excellence au monosyllabe Om, qui est dit contenir en lui-même l’essence du triple Vêda. » (p. 64-65)
Le luz étant impérissable, est, dans l’être humain, le « noyau d’immortalité », comme le lieu qui est désigné par le même nom est le « séjour d’immortalité ». Là s’arrêtem dans les deux cas, le pouvoir de l’« Ange de la Mort ».
Le luz est situé vers l’extrémité inférieure de la colonne vertébrale, dans la même place où la tradition hindoue situe la force appelée Kundalini. « […] la localisation du luz dans la partie inférieure de l’organisme se réfère seulement à la condition de l’« homme déchu »; et, pour l’humanité terrestre envisagée dans son ensemble, il en est de même de la localisation du centre spirituel suprême dans le « monde souterrain ». » (p. 66)

Chapitre VIII. Le centre suprême caché pendant le « Kali-Yuga »
L’Agarttha ne fut pas toujours souterraine, et elle ne le demeurera pas toujours. Selon M. Ossendowski, ce centre est devenu souterrain il y a plus de six mille ans – cette dante correspond, avec une approximation très suffisante, au début du Kali-Yuga. Sa réapparition doit coïncider avec la fin de la même période.
La période actuelle est une période d’obscurcissement et de confusion. Ses conditions sont telles que, tant qu’elles persisteront, la connaissance initiatique doit nécessairement demeurer cachée.
Le début de cet âge est représenté notamment, dans le symbolisme biblique, par la Tour de Babel et la « confusion des langues ».
« On doit donc, comme nous le disions déjà précédemment, parler de quelque chose qui est caché plutôt que véritablement perdu, puisqu’il n’est pas perdu pour tous et que certains le possèdent encore intégralement; et, s’il en est ainsi, d’autres ont toujours la possibilité de le retrouver, pourvu qu’ils le cherchent comme il convient, c’est-à-dire que leur intention soit dirigée de telle sorte que, par les vibrations harmoniques qu’elle éveille selon la loi des « actions et réactions concordantes », elle puisse les mettre en communication spirituelle effective avec le centre suprême. » (p. 69)
La direction de l’intention a, dans toutes les formes traditionnelles, sa représentation symbolique. Il s’agit de la direction vers un centre spirituel imaginé toujours comme une image du véritable « Centre du Monde ».
« En Europe, tout lien établi consciemment avec le centre par le moyen d’organisations régulières est actuellement rompu, et il en est ainsi depuis déjà plusieurs siècles […]. » (p. 70)
Les phases ce cette rupture semblent être trois:
a) XIV siècle, la destruction de l’Ordre du Temple;
b) La Renaissance et la Réforme;
c) Les traités de Westphalie, en 1648, après la fin de la guerre de Trent Ans.
« Or il est remarquable que plusieurs auteurs aient affirmé précisément que, peu après la guerre de Trente Ans, les vrais Rose-Croix ont quitté l’Europe pour se retirer en Asie […]. » (p. 71)
Swedenborg déclare que c’est désormais parmi els Sages du Thibet et de la Tartarie qu’il faut chercher la « Parole pérdue ».
Guénon est méfiant quant aux organisations à prétentions ésotériques européennes: « Ceux qui comprendront les considérations que nous exposons ici verront par là même pourquoi il nous est impossible de prendre au sérieux les multiples organisations pseudo-initiatiques qui ont vu le jour dans l’Occident contemporain: il n’en est aucune qui, soumise à un examen quelque peu rigoureux, puisse fournir la moindre preuve de « régularité ». » (p. 71)

Chapitre IX. L’« Omphalos » et les bétyles
D’après ce que rapporte Ossendowski, le « Roi du Monde » apparut jadis plusieurs fois, dans l’Inde et au Siam, « bénissant le peuple avec une pomme d’or surmontée d’un agneau ». Saint-Yves parle du « Cycle de l’Agneau et du Bélier ». Le bélier représente, dans l’Inde, le véhicule d’Agni.
Il existe dans la symbolique chrétienne d’innombrables représentations de l’Agneau sur une montagne d’où descendent quatre fleuves, qui sont identiques aux quatre fleuves du Paradis terrestre.
Il faut signaler aussi les représentations de l’Agneau sur le livre scellé de sept sceaux dont il est parlé dans l’Apocalypse.
Antérieurement au début du Kali-Yuga, Agarttha portaint un autre nom: Paradêsha (en sanscrit « contrée suprême »). De ce nom les Chaldéens ont fait Pardes, les et les Occidentaux Paradis.
La montagne du Paradis terrestre est identique à la « montagne polaire » dont il est question, sous des noms divers, dans presque toutes les traditions (Méru des Hindous, Alborj des Perses, Montsalvat de la légende occidentale du Graal, Qâf des Arabes et même l’Olimpe des Grecs). Il s’agit d’une région qui est devenue inaccessible à l’humanité ordinaire, située hors de l’atteinte de tous les cataclysmes qui bouleversent le monde humain à la fin de certaines périodes cycliques.
Dans une situation normale, la montagne figure naturellement le « Centre du Monde ». En Kali-Yuga, il existe une sorte de renversement de l’ordre établi. Ainsi, les symboles de la montagne et de la caverne sont complémentaires.
Un autre symbole qui représente le « Centre du Monde » est celui de l’Omphalos, retrouvé chez presque tous les peuples. Le mot grec omphalos signifie « ombilic », mais il désigne tout ce qui est centre, et plus spécialement le moyen d’une roue. En sanscrit, le mot nâbhi a pareillement ces acceptions.
La roue est partout un symbole du Monde accomplissant une rotation autour d’un point fixe, symbole qui est rapproché de celui de swastika. Mais, le swastika n’est pas une figure du Monde, mais de l’action du Principe à l’égard du Monde.
Le symbole de l’Omphalos s’applique pour le centre spirituel, image visible du « Centre du Monde ». En Grèce, il y avait l’Omphalos du temple de Delphes, centre spirituel de la Grèce antique. C’est là que s’assemblait, deux fois par ans, le conseil des Amphictyons, composé des représentants de tous les peuples helléniques, et qui formait d’ailleurs le seul lien effectif entre ces peuples, lien dont la force résidait précisément dans son caractère essentiellement traditionnel.
La représentation matérielle de l’Omphalos était une pierre sacrée, ce qu’on appelle souvent un « bétyle ».
Dans un passage de Genèse (XXVIII, 16-19), Jacob donne à une pierre le nom de Beith-El: « Et Jacob s’éveilla de son sommeil et dit: Sûrement le Seigneur est en ce lieu, et je ne le savais pas. Et il fut effrayé et dit: Que ce lieu est redoutable! c’est la maison de Dieu et la porte des Cieux. Et Jacob se leva tôt le matin, et il prit la pierre dont il avait fait son chevet, la dressa comme un pilier, et versa de l’huile sur son somet [pour la consacrer]. Et il donna à ce lieu le nom de Beith-El; mais le premier nom de cette ville était Luz. »
Beith-El (maison de Dieu), devint par la suite Beith-Lehem (maison de pain), la ville où naquit Christ.
Quand on parle du « culte des pierres », qui fut commun à tant de peuples anciens, il faut bien comprendre que ce culte ne s’adressait pas aux pierres, mais à la Divinité dont elles étaient la résidence.
Sur certains omphaloi grecs, la pierre était entourée d’un serpent. Ce serpent peut être vu enroulé à la base ou au somet des bornes chaldéennes, qui doivent être considérées comme de véritables « bétyles ». Un exemple remarcable de figuration de l’Omphalos est le « bétyle » de Kermaria, dont la forme générale est celle d’un cône irrégulier, arrondi au sommet, et dont une des faces porte le signe du swastika.
Si l’Omphalos a été représenté le plus souvent par une pierre, il a pu l’être aussi parfois par un tertre, sorte de tumulus qui est à la fois l’image de la montagne sacrée.
Parmi les pays celtiques, l’Irlande fournit le plus grand nombre de données relatives à l’Omphalos. Elle était autrefois divisée en cinq royaumes, dont l’on portait le nom de Mide, qui est l’ancien mot celtique medion, « milieu », identique au latin medius. A Ushnagh, qui représent assez exactement le centre du pays, était dressée une pierre gigantesque appelée « nombril de la Terre », et désignée aussi sous le nom de « pierre des portions » (ailna-meeran), parce qu’elle marquait l’endroit où convergeaient, à l’intérieur du royaume de Mide, les lignes séparatives des quatre royaumes primitifs. Il s’y tenait annuellement, le premier mai, une assemblée générale tout à fait comparable à la réunion annuelle des Druides dans le « lieu consacré central » (medio-lanum ou medio-nemeton) de la Gaule, au pays des Carnutes; et le rapprochement avec l’assemblée des Amphictyons à Delphes s’impose également.
Le nom de Saint Patrice, qu’on ne connaît d’ordinaire que sous la forme latinisée, était originairement Cothraige, qui signifie « le serviteur des quatre ».
L’Irlande fut appelée l’« île des quatre Maîtres », mais cette dénomination, tout comme celle d’« île verte » (Erin), s’appliquait antérieurement à une autre terre beaucoup plus septentrionale, aujourd’hui inconnue, Ogygie ou plutôt Thulé, qui fut un des principaux centres spirituels, sinon même le centre suprême d’une certaine période.
Le souvenir de cette « île des quatre Maîtres » se retrouve jusque dans la tradition chinoise: « L’empereur Yao se donna beaucoup de peine, et s’imagina avoir régné idéalement bien. Après qu’il eut visité les quatre Maîtres, dans la lointaine île de Kou-chee (habitée par des « hommes véritables », tchenn-jen, c’est-à-dire des hommes réintégrés dans l’« état primordial »), il reconnut qu’il avait tout gâté. L’idéal, c’est l’indifférence (ou plutôt le détachement, dans l’activité « non agissante ») du sur-homme, qui laisse tourner la roue cosmique. » (Tchouang-tseu, ch. Ier, traduction du P. L. Wieger, p. 213). L’empereur Yao régnait en l’an 2356 avant l’ère chrétienne.

Chapitre X. Noms et représentations symboliques des centres spirituels
Un autre nom de la « contrée suprême » est probablement plus ancien que celui de Paradêsha: Tula, dont les Grecs firent Thule. Cette Thulé était vraisemblablement identique à la primitive « île des quatre Maîtres ».
Le nom de Tula a été donné à des régions très diverses: on le retrouve de nos jours en Russie et dans l’Amérique centrale. La Tula mexicaine doit son origine aux Toltèques. Ceux-ci venaient d’Aztlan, « la terre au milieu des eaux » (Atlantide), et ils avaient apporté le nom de Tula de leur pays d’origine.
« Le signe idéographique d’Aztlan ou de Tula était le héron blanc; le héron et la cigogne jouent en Occident le même rôle que l’ibis en Orient, et ces trois oiseaux figurent parmi les emblêmes du Christ; l’ibis était, chez les Egyptiens, un des symboles de Thoth, c’est-à-dire de la Sagesse. » (p. 82-83)
Il faut distinguer la Tula atlante de la Tula hyperboréenne. Cette dernière représente, en réalité, le centre premier et suprême pour l’ensemble du Manvantara actuel. Toutes les « îles sacrées » ne furent que des images de celle-là.
Le mot Tulâ, en sanscrit, signifie « balance », et désigne en particulier le signe zodiacal de ce nom. D’après une tradition chinoise, la Balance céleste a été primitivement la Grande Ourse. Note: « La Grande Ourse aurait même été appelée « Balance de jade », le jade étant un symbole de perfection. Chez d’autres peuples, la Grande Ourse et la Petite Ourse ont été assimilées aux deux plateaux d’une balance. – Cette balance symbolique n’est pas sans rapport avec celle dont il est question dans le Siphra di-Tseniutha (le « Livre du Mystère », section du Zohar): celle-ci est « suspendue dans un lieu qui n’est pas », c’est-à-dire dans le « non-manifesté », que le point polaire représente pour notre monde; on peut d’ailleurs dire que c’est sur le Pôle que repose effectivement l’équilibre de ce monde. » (p. 83)
La Grande Ourse est, dans l’Inde, le sapta-riksha, c’est-à-dire la demeure symbolique des sept Rishis. Ceci est conforme à la tradition hyperboréenne, tandis que, dans la tradition atlante, la Grande Ourse est remplacée dans ce rôle par les Pléiades, qui sont également formées de sept étoiles. On sait que pour les Grecs les Pléiades étaient filles d’Atlas, et comme telles, appelées aussi Atlantides.
Tula est encore appelée l’« île blanche » (couleur de l’autorité spirituelle). Dans les traditions américaines, Aztlan a pour symbole une montagne blanche. Dans l’Inde, l’« île blanche » (Shwêta-dwîpa) est placée dans le régions lointaines du Nord, et regardée comme le « séjour des Bienheureux ».
« Les faits historiques eux-mêmes, et surtout ceux de l’histoire sacrée, traduisent en effet à leur façon des vérités d’ordre supérieur, en raison de la loi de correspondances qui est le fondement même du symbolisme, et qui unit tous les mondes dans l’harmonie totale et universelle. » (p. 86)

Chapitre XI. Localisation des centres spirituels
Il semble qu’il y ait lieu d’envisager plusieurs localisations successives, correspondant à différents cycles, subdivisions d’un autre cycle plus étendu qui est le Manvantara.
Il semble qu’il y aurait un ordre hiérarchique à observer entre ces localisations, correspondant à la constitution de formes traditionnelles qui ne sont en somme que des adaptations de la tradition principale et primordiale qui domine tout le Manvantara.
Suivant l’expression que Saint-Yves emprunte au symbolisme du Tarot, le centre suprême est parmi les autres centres comme « le zéro fermé des vingt-deux arcanes. ».
Il existe une similitude de Lhassa, centre du Lamaïsme, avec l’Agarttha. En Occident on connaît deux villes dont la disposition topographique présente des particularités qui les rendent sacrées: Rome et Jérusalem.
Le Timée de Platon contient, sous une forme voilée, certaines allusions à la topographie sacrée.
Entre la fondation d’une ville et la constitution d’une doctrine (ou d’une nouvelle forme traditionnelle, par adaptation à des conditions définies de temps et de lieu), il y avait un rapport tel que la première était souvent prise pour symboliser la seconde.
« A propos de la Crète, signalons en passant l’usage du Labyrinthe, comme symbole caractéristique, par les constructeurs du moyen âge; le plus curieux est que le parcours du Labyrinthe tracé sur le dallage de certaines églises était considéré comme remplaçant le pélerinage en Terre Sainte pour ceux qui ne pouvaient l’accomplir. » (p. 90)
« Un autre nom remarquable est celui de Babylone; Bab-Ilu signifie « porte du Ciel », ce qui est une des qualifications appliquées par Jacob à Luz; d’ailleurs, il peut avoir aussi le sens de « maison de Dieu », comme Beith-El; mais il devient synonyme de « confusion » (Babel) quand la tradition est perdue: c’est alors le renversement du symbole, la Janua Inferni prenant la place de la Janua Coeli. » (p. 91)
Il existe un rapport entre le symbolisme de l’Arche et le symbolisme de l’arc-en-ciel. « L’Arche, pendant le cataclisme, flotte sur l’Océan des eaux inférieures; l’arc-en-ciel, au moment qui marque le rétablissement de l’ordre et la rénovation de toutes choses, paraît dans la nuée », c’est-à-dire dans la région des eaux supérieures. Il s’agit donc d’une relation d’analogie au sens le plus strict de ce mot, c’est-à-dire que les deux figures sont inverses et complémentaires l’une de l’autre: la convexité de l’Arche est tournée vers le bas, celle de l’arc-en-ciel vers le haut, et leur réunion forme une figure circulaire ou cyclique complète, dont ils sont comme les deux moitiés. » (p. 92)

Chapitre XII. Quelques conclusions
Il existe une « Terre Sainte » par excellence, prototype de toutes les autres « Terres Saintes », centre spirituel auquel tous les autres centres sont subordonnés. La « Terre Sainte » est aussi la « Terre des Saints », la « Terre des Bienheureux », la « Terre des Vivants », la « Terre d’immortalité », la « Terre Pure ».
« D’ailleurs, les divers mondes sont proprement des états, et non pas des lieux, bien qu’ils puissent être décrits symboliquement comme tels; le mot sanscrit loka, qui sert à les désigner, et qui est identique au latin locus, renforme en lui-même l’indication de ce symbolisme spatial. Il existe aussi un symbolisme temporel, suivant lequel ces mêmes états sont décrits sous la forme de cycles successifs, quoique le temps, aussi bien que l’espace, ne sont en réalité qu’une condition propre à l’un d’entre eux, de sorte que la succession n’est ici que l’image d’un enchaînement causa. » (p. 96)
Dans le Kali-Yuga, la « Terre Sainte » défendue par les « gardiens » qui la cachent aux regard prophanes tout en assurant pourtant certaines relations extérieures, est en effet invisible, inaccessible, mais seulement pour ceux qui ne possèdent pas les qualifications requises pour y pénétrer.
« Maintenant, sa localisation dans une région déterminée doit-elle être regardée comme littéralement effective, ou seulement comme symbolique, ou est-elle à la fois l’un et l’autre? A cette question, nous répondrons simplement que, pour nous, les faits géographiques eux-mêmes, et aussi les faits historiques, ont, comme tous les autres, une valeur symbolique, qui d’ailleurs, évidemment, ne leur enlève rien de leur réalité propre en tant que faits, mais qui leur confère, en outre de cette réalité immédiate, une signification supérieure. » (p. 96)
Fin du livre: « Nous ne prétendons pas avoir dit tout ce qu’il y aurait à dire sur le sujet auquel se rapporte la présente étude, loin de là, et les rapprochements mêmes que nous avons établis pourront assurément en suggérer beaucoup d’autres; mais, malgré tout, nous en avons dit certainement bien plus qu’on ne l’avait fait jusqu’ici, et quelques-uns seront peut-être tentés de nous le reprocher. Cependant, nous ne pensons pas que ce soit trop, et nous sommes même persuadés qu’il n’y a là rien qui ne doive être dit, bien que nous soyons moins disposés que quiconque à contester qu’il y ait lieu d’envisager une question d’opportunité lorsqu’il s’agit d’exposer publiquement certaines choses d’un caractère quelque peu inaccoutumé. Sur cette question d’opportunité, nous pouvons nous borner à une brève observation: c’est que, dans les circonstances au milieu desquelles nous vivons présentement, les événements se déroulent avec une telle rapidité que beaucoup de choses dont les raisons n’apparaissent pas encore immédiatement pourraient bien trouver, et plus tôt qu’on ne serait tenté de le croire, des applications assez imprévues, sinon tout à fait imprévisibles. Nous voulons nous abstenir de tout ce qui, de près ou de loin, ressemblerait à des « prophéties »; mais nous tenons pourtant à citer ici, pour terminer, cette phrase de Joseph de Maistre, qui est encore plus vraie aujourd’hui qu’il y a un siècle: « Il faut nous tenir prêts pour un événement immense dans l’ordre divin, vers lequel nous marchons avec une vitesse accélérée qui doit frapper tous les observateurs. Des oracles redoutables annoncent déjà que les temps sont arrivés. » (p. 97-98)

3 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour noble inconnu,
Je ne suis qu'un humble parmi les humbles.
Le nom de Guénon me parla deux fois aujourd'hui.
Il est clair que je dois rendre compte au plus grand nombre de mes visions nocturnes, il est clair aussi qu'il n'est pas question pour moi de raconter n'importe quoi.
Grâce à des gens comme toi, toutes les péripéties de ma vie semblent trouver le chemin de la concordance.
Reçois mon respect pour ton travail et mes remerciements à ceux qui t'accompagnent.
Cordialement.
Ismaël

vinct Omnia Veritas a dit…

Abd El Wahid yahyah, Sheikh à l'Université du Caire(Egypte)
AL-AZHAR, est connu en occident par son nom de baptême catholique, avant sa conversion à l'islam, sous le nom de René Guenon. Sa mission fût annoncée par une révélation qui date du moyen-âge. Il fait retrouver aux hommes du monde moderne occidental, mais aussi; car s'obscurcie le monde, la route de la connaissance divine à ceux de l'ancien orient.

Les représentant de la contre initiation s'évertuent à faire disparaître son nom et son œuvre de tous les livres, journaux, revues et publications, et même ceux des représentants des religions et traditions encore vivent aujourd'hui, le cachent. Il représente le type du Wali (Saint de son vivant) dont rien dans son extérieur ne fait connaître l'état divin qu'il a atteint. Seulement un fois mort l'on découvre, et par pour tous et loin de là, qu'il est un être ayant répondu à l'appel divin de sacrifice total de sa vie terrestre pour l'échanger avec une vie céleste dès notre état humain, c'est à dire, ce monde.
L'œuvre laissée ne lui appartient pas, il voulait rester dans l'anonymat tout comme les grands saints et les constructeurs de cathédrales (qui cachent des secrets quant à leurs volumes, dimensions, lieux d'édifications, etc.).
Son œuvre se transmet selon un canal qui relève de la grâce divine à ceux désignés dans les Evangiles "comme les appelés, et les élus de Dieu" - et même en orient - chez les traditions qui pourtant ont encore une présence extérieure de la face cachée de la connaissance divine appelée : "ésotérisme". Parce que l'ombre des ténèbres s'étend de nos jours sur toute la face de la terre. L'on peut reprendre cette maxime prononcée dans les Loges maçonniques pour définir ceux que sont ces hommes qui ont retrouvé la lumière de la Shekinah, le chemin du Paradis perdu comme : les "Fils de la Lumière", car, "la Lumière Brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont trouvé" !...Oui René GUENON a été envoyé pour l'occident et c'est aujourd'hui le flambeau qui brille dans les ténèbres...Et Ils ont voulu le mettre sous le boisseau pour que personne ne puisse le voir et suivre cette lumière qui conduit au paradis perdu, mais pas pour tous...car ceux qui sont prédestinés à travailler à l'œuvre divine ne pourront jamais se perdre. Sachez que ceux qui sont contre nous, osent pour essayer de nous détruire aller jusqu'à nous accuser de fou. Oui nous le sommes, mais fou d'amour de DIEU. Sans cesse notre cœur, bat et sans cesse il se remémore le souvenir de Celui à qui nous devons l'Etre.
Vincit Omnia Veritas.

pierrefo a dit…

Bonjour,

Il se passe actuellement quelque chose de très étrange si l’on prend comme référence l’actualité mondiale, l’actualité que je vis au quotidien et qui est connue à travers mes communications sur internet (taper « Michel FOURNIER Crète » sur Google et vous verrez vous-même) et ce qui est écrit dans le livre « Le Roi du Monde » de René » Guénon…

Les mineurs chiliens ( « minatore », en italien, signifie « mineur » ) au nombre de 33 (âge de la mort du Christ qui est ressuscité) ont été sauvés après un séjour dans les entrailles de la Terre ( seconde naissance) et sont devenus des héros...

Le parallèle avec ce que je ne cesse de dire depuis des décennies à propos du Labyrinthe , de ses effets, de son importance est absolument stupéfiant... et, pour le constater, il suffit de regarder attentivement ces deux liens...

http://michelunblogfr.unblog.fr/

http://knol.google.com/k/le-labyrinthe-du-minotaure-%C3%A0-dieu#


Tout ceci n'est pas sans évoquer ce que dit Jean Guénon dans son livre "Le Roi du Monde" ( http://www.moncelon.com/roidumonde3.htm http://elkorg-projects.blogspot.com/2006/07/ren-gunon-le-roi-du-monde-note-de.html)... voir le document joint....

Il apparaît qu'il se passe actuellement quelque chose de TRES PARTICULIER et de TRES IMPORTANT.... que peu admettront mais qui est pourtant EVIDENT pour ceux qui me connaissent…

Amicalement

Michel

Lire: « Roi du monde », en particulier les pages 13,33, 34 74, 90….

P.S. :

Bonjour,

http://www.lefigaro.fr/international/2010/10/14/01003-20101014ARTFIG00576-les-mineurs-chiliens-croulent-sous-une-pluie-de-cadeaux.php

Je lis dans cet article : " UNE SECONDE NAISSANCE "... et très précisément ceci...

« …Antonia Godoy, mère de Richard Villaroel, savoure encore la sortie de son «bébé» de 27 ans. «J'ai porté mon fils neuf mois pour sa première naissance, puis il y a eu ces deux mois horribles de tension permanente, soupire-t-elle. Alors, quand il est sorti, j'ai senti une émotion immense, comme s'il naissait à nouveau», lâche Antonia, soulagée. ... »

Aucune surprise pour ma part... depuis des années, je travaille sur la symbolique du LABYRINTHE, précisément du VRAI labyrinthe crétois ... lié à celui des cathédrales...., et cette RENAISSANCE, cet accès à « DIEU » est ce qui résulte de ce genre de "séjour"...

Voici des liens qui vous permettront d’en savoir plus sur ce « phénomène »…. Et j’ajoute qu’en italien, « mineur » se dit « minatore » !

http://knol.google.com/k/le-labyrinthe-du-minotaure-%C3%A0-dieu#

http://knol.google.com/k/le-labyrinthe-mythologique-cr%C3%A9tois#

http://michelunblogfr.unblog.fr/

Michel FOURNIER