26 janvier 2014

Gaston Georgel : Les Rythmes dans l’Histoire. (fragment)

Voir René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques (texte intégral)

Nous avons rendu compte de ce livre lorsque parut sa première édition (numéro d’octobre 1937) ; à cette époque, l’auteur, comme il l’indique du reste dans l’avant-propos de la nouvelle édition, ne connaissait presque rien des données traditionnelles sur les cycles, si bien que c’est en somme par une heureuse rencontre qu’il était arrivé à en retrouver quelques-unes en partant d’un point de vue tout « empirique », et notamment à soupçonner l’importance de la précession des équinoxes. Les quelques remarques que nous fîmes alors eurent pour conséquence de l’orienter vers des études plus approfondies, ce dont nous ne pouvons certes que nous féliciter, et nous devons lui exprimer nos remerciements de ce qu’il veut bien dire à
ce sujet en ce qui nous concerne. Il a donc modifié et complété son ouvrage sur de nombreux points, ajoutant quelques chapitres ou paragraphes nouveaux, dont un sur l’historique de la question des cycles, corrigeant diverses inexactitudes, et supprimant les considérations douteuses qu’il avait tout d’abord acceptées sur la foi d’écrivains occultistes, faute de pouvoir les comparer avec des données plus authentiques.


Nous regrettons seulement qu’il ait oublier de remplacer par les nombres exacts 540 et 1 080 ceux de 539 et 1078 ans, ce que semblait pourtant annoncer l’avant-propos, et d’autant plus que, par contre, il a bien rectifié en 2 160 celui de 2 156 ans, ce qui introduit un certain désaccord apparent entre les chapitres qui se rapportent respectivement à ces divers cycles multiples l’un de l’autre. Il est quelque peu fâcheux aussi qu’il ait conservé les expressions d’ « année cosmique » et de « saison cosmique » pour désigner des périodes d’une durée beaucoup trop restreinte pour qu’elles puissent s’y appliquer véritablement (celles précisément de 2 160 et de 540 ans), et qui seraient plutôt seulement, si l’on veut, des « mois » et des « semaines », d’autant plus que le nom de « mois » conviendrait en somme assez bien pour le parcours d’un signe zodiacal dans le mouvement de précession des équinoxes, et que, d’autre part, le nombre 540 = 77 x 7 + 1 a, comme celui de la septuple « semaine d’années » jubilaire (50 = 7 x 7 +1) dont il est en quelque sorte une « extension », un rapport particulier avec le septénaire. Ce sont là d’ailleurs à peu près les seules critiques de détail que nous ayons à formuler cette fois, et le livre, dans son ensemble, est fort digne d’intérêt et se distingue avantageusement de certains autres ouvrages où s’étalent, à propos des théories cycliques, des
prétentions beaucoup plus ambitieuses et assurément bien peu justifiées ; il se borne naturellement à la considération de ce qu’on peut appeler les « petits cycles » historiques, et cela dans le cadre des seules civilisations occidentales et méditerranéennes, mais nous savons que M. Georgel prépare actuellement, dans le même ordre d’idées, d’autres travaux d’un caractère plus général, et nous souhaitons qu’il puisse bientôt les mener également à bonne fin.

Voir René Guénon, Formes traditionnelles et cycles cosmiques (texte intégral)

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