Première édition: Dunod-Bordas, 1975. Edition consultée:
L’Harmattan, 2006.
Introduction: Faut-il étudier la logique classique?
La logique est simplement l’art de bien penser, de bien
juger et de bien raisonner.
Les langages naturels utilisent une certaine logique
naturelle. La logique classique est une réflexion systématique de la logique
naturelle.
Pendant plus de vingt sièvles, la logique classique a été
l’instrument de toute science, la propédeutique de tout savoir.
Première partie. Histoire de la logique classique
La logique classique est rattachée à Aristote, dont le Moyen
Age a reçu l’enseignement par l’intermédiaire des commentateurs arabes.
L’Antiquité grecque a produit aussi la logique stoïcienne.
L’Inde classique a construit une logique très originale.
Chapitre I. La logique grecque
La philosophie est une invention grecque, née au Vie siècle
avant Jésus Christ, qui n’a pas été assimilée par les cultures orientales.
Réciproquement, la pensée philosophique issue de l’héritage grecque n’a pas pu
traduire l’acquis des pensées orientales.
Section 1. Les philosophes présocratiques
1. Les Anciens Ioniens
Les sages de cette période se sont occupés de cosmogonie.
Ils ont recherché le principe capable d’expliquer la nature profonde des
choses.
Pour Thalès de Milet, le principe fondamental est l’eau.
Pour Anaximène – l’air. Pour Xénophane – la terre.
Anaximandre explique le monde par l’infini (apeiron).
2. Pythagore et les mathématiques
Pythagore n’a laisse aucune œuvre écrite. Il enseignait que
« Tout est nombre ». Il a établi dix catégories pour expliquer l’univers: le
limité et l’illimité, l’impur et le pur, le masculin et le féminin, le bon et
le mauvais, le carré et le rectangle.
Problème: Comment se fait-il qu’une chose devienne une autre
chose? (mutation, transformation, mouvement)
Héraclite: « Tout s’écoule » (panta rhei). Chaque chose
devient sont contraire.
3. L’école d’Eléa
Xénophane, le fondateur de l’école philosophique: il n’y a
qu’un seul Dieu, « Dieu rond », omniprésent, immuable et capable de tout
percevoir.
Parménide: la pensée correcte identifiée à l’Etre. Il
enseigne que l’Etre vrai ne peut être qu’un, continu et immobile. L’Etre est
nécessairement unique, car un second être distinct du premier devrait posséder
quelque caractère dont manquerait le premier.
Zénon d’Elée – l’argument contre la multiplicité et la
mutabilité des choses: si le mouvement existe, Achille ne pourra jamais
rattraper la tortue qui le précède d’un pas, car chaque fois qu’Achille
franchit ce pas, la tortue avance d’un nouvel intervalle et ainsi jusqu’à
l’infini.
4. Les nouveaux Ioniens
Empédocle d’Agrigente enseigne que le monde est né et se
maintient par l’action opposée de deux principes: amour et haine.
Leucippe et Démocrite créèrent l’atomisme.
Anaxagore: les particules qui constituent le monde sont
homogènes.
Section 2. La philosophie à Athènes (Ve et IVe siècles)
Les sophistes pratiquaient la dialectique pour elle-même et
soutenaient indifféremment le vrai ou le faux avec n’importe quels arguments,
soit par jeu, soit par intérêt. Résultat: scepticisme radical et pragmatisme
sans doctrine.
1. Socrate (470 – 399)
Il a pratiqué la
maïeutique – art dialectique qui consiste a faire naître la vérité au moyen de
questions et de réponses.
Il a orienté la philosophie vers les essences et
l’universel.
2. Platon (428 – 347)
Le point central de la doctrine platonicienne est la théorie
des Idées.
Les Idées sont des réalités simples, éternelles, immuables,
qui n’appartiennent qu’au monde intelligible. On les appelle aussi: Formes,
Causes, Exemplaires.
Exemples d’idées: la Beauté, la Bonté, la Grandeur, la
Petitesse, l’Egalité etc.
On ne peut atteindre les Idées que par la dialectique – un
art raisonné du dialogue, qui met en évidence la réalité une par-delà les
apparences multiples, le modèle intelligible, au-delà des exemples sensibles.
Pour Platon, la dialectique est un instrument de réalisation spirituelle, la
science suprême, qui marque le passage de la dianoia (intelligence discursive)
au nous (intelligence intuitive).
3. Aristote (385-322)
Les trois points fondamentaux de sa doctrine sont:
a) la théorie du concept – pour Platon, les Idées existent
en soi dans le monde intelligible, alors que pour Aristote les concepts ne
doivent pas être séparés des choses sensibles;
b) la matière et la forme;
c) la puissance et l’acte.
Le Moteur premier est immobile, il meut sans être mû, sous
son influence se font tous les passages de la puissance à l’acte.
Les ouvrages logiques d’Aristote sont réunis sous le nom
d’Organon.
La logique est l’art d’exprimer les catégories de l’Etre par
les catégories de la pensée.
Si la logique a pour objet le vrai grâce aux conclusions qui
découlent des prémisses par l’intermédiaire du syllogisme, la dialectique n’a
pour objet que le vraisemblable, ce qui arrive le plus souvent, et elle aboutit
à l’opinion. Tout de même, la dialectique aide à découvrir les principes
communs à toutes les sciences (axiomes), et surtout le principe de
non-contradiction.
4. La logique stoïcienne
Fondateurs: Zénon de Citium, Cléanthe et Chrysippe.
Créateurs de système.
La philosophie est un verger dont la logique est le mur, la
physique les arbres, la morale les fruits.
La dialectique est la science du vrai et du faux et de ni de
l’un ni de l’autre.
La logique a pour objet propre les raisonnements.
Section 3. La fin de l’Antiquité
La philosophie grecque apporte au christianisme:
a) existence d’un Dieu unique;
b) immortalité de l’âme;
c) béatitude de l’autre vie.
Le conflit est total sur les points:
a) création ex nihilo;
b) non-éternité du monde;
c) transcendence divine;
d) incarnation.
1. Les philosophes païens
La principale école non-chrétienne est celle du
néo-platonisme.
Philon le Juif a montré qu’il n’y a pas de contradiction
entre la Bible et l’hellénisme.
Plotin enseigne que la Divinité se réalise en trois
hyposthases qui sont l’Un, l’Intellect et l’Ame. L’Un est le principe suprême
au-delà de toute essence et de tout être, et d’où découlent, comme d’une source
profonde, les divers degrés de l’existence. L’Intellecte ou Verbe procède de
l’Un et, par rapport au principe, il constitue le monde des Idées ou monde
intelligible qui contient déjà une sorte de multiplicité. De l’Intellect
procède l’Ame du monde qui est davantage tournée vers la matière et qui y
répand une certaine similitude des principes premiers.
2. La philosophie des Pères de l’Eglise
Les Pères de l’Eglise doivent beaucoup à la philosophie
grecque (Platon, Philon et Plotin).
Saint Augustin: philosophe de métier qui s’est converti du
manichéisme au christianisme. La doctrine de l’illumination.
Saint Denys l’Aréopagite développe une théologie négative,
orthodoxe, imprégnée de néo-platonisme. Un trait d’union très précieux et
presque unique entre l’Orient et l’Occident.
Boèce, le premier des scolastiques: les commentaires de
l’Organon.
Capitolul II. Logica hindusă
Le Nyaya (logica) fait partie des six darçanas classiques
(points de vue) de l’hindouisme.
Section 1. Les darçanas
1. Notion
Les darçanas sont des points de vue et marquent les
différents aspects sous lequels une même et unique doctrine peut être considérées.
Il ne faut pas les assimiler aux systèmes philosophiques de l’Occident. Ils se
complètent et reflètent une doctrine unique, celle du Veda.
2. Les six Darçanas
Nyaya, Vaiçesika, Samkhya, Yoga, Mimamsa et Vedanta. Les
deux premiers sont analytiques, les quatre derniers sont synthétiques. Les deux
dernières sont directement des interprétations du Veda.
Le Nyaya s’attache aux démarches rationnelles de l’esprit
humain.
Le Vaiçesika analyse les choses sous le mode individuel et
séparé.
Le Samkhya énumère les éléments constitutifs du monde
spirituel et matériel à partir des relations de Purusa et du Prakriti de la
manifestation universelle.
Le Yoga utilise les mêmes éléments pour atteindre la
maîtrise du corps et des états psychiques, et libérer Purusa des activités de
Prakriti.
Le Mimamsa (réflexion profonde) s’efforce de déterminer le
sens exact de la Çruti (l’Ecriture Inspirée) pour en dégager les conséquences
d’ordre pratique et d’ordre intellectuel.
Le Vedanta est le domaine de la métaphysique pure et la
conclusion ultime du Veda.
3. La transmission des Darçanas
Enseignement écrit sous la forme de textes extrêmement
condensés (sutras – aphorismes, et karika – vers mnémoniques).
4. Les six Vedanga
Les sciences auxiliaires de l’Ecriture (Çruti) qui font
partie de la Tradition (Smriti):
1) Çiksa – la science de la prononciation exacte;
2) Chandas – la science de la prosodie;
3) Vyakarana – la grammaire;
4) Nirukta – l’explication des termes difficiles, appuyée
souvent sur la valeur symbolique des lettres et des syllabes;
5) Jyotisa – l’astrologie et l’astronomie;
6) Kalpe – science des rites.
5. Les Upaveda
Connaissances d’ordre moins élevé:
a) Ayur-Veda – la médecine;
b) Dhanur-Veda – la
science militaire;
c) Gandharva-Veda – la musique;
d) Sthapatya-Veda – architecture et mécanique.
6. Les Ganita
Les mathématiques:
a) Pati-ganita – l’arithmétique;
b) Bija-ganita – l’algèbre;
c) Rekha-ganita – géométrie.
7. Actualité des Darçanas
La connaissance qu’ils procurent est salvatrice, car elle
permet au sage de s’élever au-dessus de
la conscience commune et d’obtenir la délivrance de la chaîne sans fin des
actions et des réacţions concordantes.
Secţion 2. La Nyaya
1. Définition et origines
Nyaya – méthode, règle.
Le raisonnement de la logique hindoue est une espèce de
syllogisme en cinq parties.
Nyaya est un instrument de salut spirituel, car l’hindouisme
enseigne que la délivrance s’obtient par la connaissance correcte.
2. Les Nyayasutra
Le texte fondamental de Nyaya.
3. Les seize Padartha
Les seize éléments des opérations de l’intelligence
(topiques de la dialectique)
- les moyens de connaissance ou de jugement (pranama);
- les objets de jugement (prameya);
- le doute (samçaya);
- le motif (prayojana);
- l’exemple (drstanta);
- la thèse définitive (siddhanta);
- les membres du syllogisme (avayava);
- l’argumentation (tarka);
- la conclusion (nirnaya);
- l’objection (vada);
- la controverse (jalpa);
- la chicane (vitanda);
- les sophismes (hetvabhasa);
- la tromperie (chala);
- les futilités (jati);
- les absurdités (nigrahasthana).
4. Les Pramana
Les moyens de connaissance sont aussi des moyens de
jugement, car ils permettent de s’informer, d’apprecier et de décider:
a) la connaissance directe (pratyaksa) – naît du contact de
sens et de leurs objets;
b) l’inférence (anumana):
- l’inférence a priori (purvavat) qui va de la cause à
l’effet et prévoit l’effet d’après la cause;
- l’inférence a posteriori (çesavat) qui remonte de l’effet
à la cause;
- l’inférence par analogie (samanyato drsta), c’est une
induction, un passage du particulier au général.
c) la comparaison (upamana) – rapporter un objet inconnu à
une classe d’objets connus, en constatant les traits que ces objets ont en
commun avec l’objet inconnu;
d) l’autorité ou témoignage (çabda).
5. Les Prameya
Les objets de jugement:
- l’âme ou l’esprit (atman);
- le corps (çarira);
- les facultés sensorielles ou d’action (indriya);
- les objets de facultés (artha);
- la conscience (buddhi);
- l’esprit ou mental (manas);
- l’activité (pravrtti);
- les fautes (dosa);
- la survie après le trépas (pretyabhava);
- le fruit des actions (phala);
- le malheur (duhkha);
- la délivrance (apavarga).
6. Les raisonnements aux « cinq membres »
Les cinq membres du raisonnement hindou sont:
- la proposition (pratijna);
- la raison (hetu);
- la déclaration à l’appui (udaharana);
- l’application (upanaya);
- le résultat (nigamana).
Tandis que le syllogisme grec porte sur concepts ou notions
des choses, l’argument hindou porte plus directement sur les choses
elles-mêmes. Il en est ainsi l’instrument privilégié d’une connaissance
beaucoup plus « réaliste » que ce que l’Occident qualifie de tel.
Section 3. Le Vaiçesika
Signifie « discernement » ou « ce qui exclut le reste ».
Vaiçesika délimite les éléments de la nature et an décrit
les particularités, c’est donc une cosmologie.
Le Vaiçesika est « atomiste » et « réaliste ».
1. Les catégories (Padartha)
- la substance (dravya);
- la propriété (guna);
- l’activité (karma);
- le substrat générique (samanya);
- le discriminatif (viçesa);
- l’inhérence (samavaya).
- la non-existence (abhava).
2. Les substances
- la terre (prthvi);
- les eaux (apas);
- le feu (tejas);
- le vent (vayu);
- l’ether (akaça);
- le temps (kala);
- l’espace (diç);
- l’esprit (atman);
- le mental (manas).
3. Les propriétés
- la forme ou la couleur (rupa);
- le goût (rasa);
- l’odeur (gandha);
- le toucher (sparça);
- le nombre (samkhya);
- la dimension (parimana);
- l’individualité (prthaktva);
- l’union et la séparation (samyoga – vibhagau);
- l’éloignement et la proximité (paratvaparatve);
- les perceptions (buddhayah);
- le plaisir et la peine (sukhadukhe);
- le désir et l’aversion (icchadvesau);
- les efforts (prayatna);
- la gravité (gurutva);
- la fluidité (dravatva);
- la viscosité (sneha);
- le son (çabda);
- l’ordre ou la vertu (dharma);
- le désordre ou le vice (adharma);
- les facultés psychiques (samskara).
4. Remarques
Ce qui oppose Vaiçesika et Nyaya aux autres darçana est la
théorie de la « non-réalité de l’effet dans la cause ». Selon elle, il est
inadmissible que la même réalité soit imputée à une cause constituée et à un
effet qui n’est pas encore produit.
5. Conclusions
« Dans l’état actuel des choses,
il serait téméraire d’affirmer que la logique hindoue a pu influencer celle
d’Aristote; mais ce qu’il faut abandonner, c’est l’idée que la lumière a pris
naissance en Grèce et que de là elle s’est répandue sur le monde entier. » (p.
32)
Chapitre III. La logique du Moyen
Age au XIXe siècle
Les écrits d’Aristote sont
traduits en latin, d’abord des textes arabes. Un certains nombres de
commentateurs anciens sont traduits aussi, surtout Avicenne et Averroès.
Section unique. La logique du
Moyen Age au XIXe siècle
1. Saint Thomas d’Aquin et la
logique scolastique
Thomas d’Aquin (Docteur
angélique) a mené à son terme l’assimilation d’Aristote par le christianisme.
Il a longuement commenté Aristote.
Il a fait de la logique une
propédeutique à la science et à la métaphysique.
Aristote devient le Maître par
excellence, et le restera jusqu’à Descartes.
Saint Bonaventure (Docteur
séraphique) – continue le courant philosophique issu de Platon et de Saint
Augustin. Il professe l’exemplarisme.
Roger Bacon (Docteur admirable).
Jean Duns Scot (Docteur subtil).
Le Bienheureux Raymond Lulle.
Guillaume Occam, théologien
anglais.
2. Un précurseur de la logique
moderne: le Bienheureux Raymond Lulle
Le désir qu’il avait de convertir
les Maures lui fit écrire l’Ars Magna et Ars Universalis, dans l’intention de
rendre évidentes aux infidèles les vérités de la foi chrétienne.
3. La réaction contre Aristote
Le XVIe siècle est une négation
du Moyen Age.
Francis Bacon propose les règles
de la méthode expérimentale et conçoit une logique inductive étrangère à
l’esprit d’Aristote.
Le plus violent combat contre
Aristote est mené par René Descartes. Il élimine la notion de qualité au profit
de celle de quantité. L’étendue devient en quelque sorte l’essence de la
matière. Il emprunte aux géomètres les
trois règles suivantes: l’analyse, la synthèse et l’énumération.
4. Leibniz et la «
Caractéristique universelle »
Il se demandait si l’on ne
pourrait trouver des signes applicables, non seulement aux grandeurs les plus
générales, mais également à toute espèce de choses.
Il s’est efforcé de mettre au
point une « algèbre de la pensée », qui aurait entraîné la découverte mécanique
de la vérité.
5. Kant et la logique
transcendantale
La logique transcendantale étudie
les concepts auxquels l’entendement humain est lié a priori. C’est l’étude de
la forme de la connaissance.
Sa logique et sa dialectique
transcendantales concernent l’épistémologie, et non pas la logique proprement
dite.
6. Hegel et la logique
dialectique
Sa méthode dialectique comporte
trois étapes:
a) la thèse – l’aspect rationnel
du concept;
b) l’antithèse – le concept se
nie lui-même par sa contradictoire;
c) la synthèse – l’union dans une
unité supérieure qui dépasse à la fois la thèse et l’antithèse.
7. Les logiciens anglais du XIXe
siècle
William Hamilton: « La logique
est la science des lois de la pensée en tant que pensée. »
John Stuart Mill nomme sa
logique, logique de la vérité, par opposition à l’ancienne logique qu’il
appelait logique de la conséquence.
George Boole réalise la première
forme mathématique de la logique.
Chapitre IV. Définition et
division de la logique
Section 1. Définition et objet
formel de la logique
1. Définition de la logique
Aristote: « La logique est l’art
qui dirige l’acte même de la raison et nous fait procéder en cet acte avec
ordre, facilement et sans erreur. »
2. La logique est un art et une
science
L’art est une connaissance
pratique ou opérative qui règle l’activité extérieure de l’homme.
La logique est un art parce
qu’elle dirige les opérations de la raison vers une action efficace – la confection
de raisonnements corrects.
La science est la connaissance
désintéressée ou spéculative par les causes.
La logique est une science car
elle explique par les causes.
3. Objet matériel et objet formel
L’objet matériel d’une science
est tout ce dont s’occupe cette science, même si d’autres disciplines le font
déjà à des points de vue différents.
L’objet formel d’une science est
l’aspect spécial ou point de vue particulier sous lequel l’objet matériel est
considéré par cette science.
4. Intentions premières et
intentions secondes
Si je vois un homme qui se nomme
Pierre et si je dis: « J’ai vu un homme », la connaissance immédiate que j’ai
de l’homme par cette vision, est appelée intention première.
Si nous examinons l’intention
première, nous pouvons ajouter un grand nombre de choses à ce sujet: universel,
substance, prédicat, sujet, jugement. Les intentions secondes sont des pensées
acquises quand l’intelligence réfléchit sur sa connaissance première.
5. Etre réel et être de raison
L’être réel est celui qui existe
indépendamment de l’esprit qui le pense.
L’être de raison est celui qui ne
peut pas exister indépendamment de l’esprit qui le conçoit et lui donne sa
qualité d’être.
Les êtres de raison fondé dans la
réalité: les négations, les privations et les relations.
Les êtres de raison sans
fondement dans la réalité: les chimères.
Les êtres de raison relatifs: le
genre, l’espèce, le prédicat, le sujet.
6. Objet formel de la logique
L’objet formel de la logique est
l’être de raison logique ou les intentions secondes.
L’être de raison logique est un
être de raison relatif.
La logique est la science des
intentions secondes par lesquelles la raison se dirige dans son acte propre.
Section 2. La logique et les
autres sciences
1. Logique et psychologie
L’objet matériel de la logique
est beaucoup plus restreint, puisqu’il comprend seulement les opérations de l’esprit.
L’objet formel n’est pas le même:
la psychologie étudie l’activité du sujet pensant dans l’exercice de la pensée,
la logique cherche comment utiliser les opérations de l’esprit pour atteindre
la vérité.
2. Logique et métaphysique
La métaphysique est intéressée
par le concept objectif, en tant qu’il contient une réalité pozitive.
La logique considère l’ordonnancement
des concepts par l’esprit.
L’objet matériel de la
métaphysique et celui de la logique est le même.
L’objet formel est différent: la
métaphysique étudie l’être dans ce qu’il est en lui-même, avec les propriétés
réelles qu’il a dans les objets concrets.
La logique considère cet être en
tant qu’il est pensé par nous, avec les attributs qui lui appartiennent en
raison du mode d’existence abstrait dont il jouit dans notre esprit.
Section 3. Division de la logique
1. Les trois opérations de l’esprit
La logique s’intéresse au
raisonnement, puisque celui-ci permet de progresser vers la vérité. Un
raisonnement est composé de phrases nommées « jugements », qui s’enchaînent
dans un certain ordre, et chaque jugement est composé de « termes » qui
résultent de la « simple appréhension » des objets.
Division:
- la logique de la simple
appréhension;
- la logique du jugement;
- la logique du raisonnement.
2. Logique matérielle et logique
formelle
Syllogisme:
Tout être qui se dirige par la
raison est libre.
Or, l’homme se dirige par la
raison.
Donc, l’homme est libre.
a) Conditions formelles: le
syllogisme doit être valable – la composition des propositions et leur
enchaînement doivent être tels qu’on soit certain de passer sans erreur des
deux premières propositions à la conclusion du raisonnement.
b) Conditions matérielles: chaque
proposition doit être vraie, sinon on peut obtenir n’importe quoi de prémisses
fausses.
1 commentaire:
Une proposition de retour à la source : la logique tétravalente
http://conscience-sociale.blogspot.fr/2017/11/logique-tetravalente-partie-1.html
http://conscience-sociale.blogspot.fr/2017/11/logique-tetravalente-partie-2.html
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