[Note: Gilber Durand ne peut pas être considéré un traditionaliste. Quand même, son parcours intellectuel est intéressant pour l’érudition, mais aussi pour certaines de ses conclusions, qui se ressemblent à celles du traditionalisme. - R.I.]
Editions Albin Michel, 1996.
Préface „La raison des images” par Michel Cazenave
Jung appelait une synchronicité „une rencontre où se déployait un sens de la vie”.
Durand montre qu’il y a dans l’homme une dimension intrinsèque de la fonction imaginaire. La puissance du rêve, la force du symbole et la maternité de l’image composent une espèce de fantastique transcendentale dont on ne peut se passer.
Le mythe de la raison dans l’œuvre de Descartes.
I. Le retour du mythe: 1860-2100
La civilisation occidentale se retrouve „dans ce que l’on peut appeler une zone de haute pression imaginaire.” (p. 17)
Il y a de nos jours une inflation concernant l’image (surtout grâce aux photographies).
La psychanalyse a revalorisé, à un niveau parascientique, médical et psychiatrique, les notions de symbole et d’image.
The New Age est le patchwork caricatural de la modernité, sans aucune valeur héuristique.
Autour de certains personnages politiques se sont cristallisé de véritables „religions séculières”.
Il y a dans l’espace occidental un mouvement profond d’iconoclastie et de démythologisation. Dans le même temps il existe une résurgence de l’imaginaire en général et du mythe en particulier.
Au XVIIIe siècle Malebranche a nommé l’image – „la folle du logis”.
L’Occident a privilégié l’expérience perceptive, la logique syllogistique et mathématique. Il vénère la „positivité”, les objets, les raisonnements, les machines et les faits historiques.
Le mythe du „positivisme” – la société voulait dépasser et détruire l’obscurantisme du muthe, mais par le moyen d’un autre mythe, d’une autre théologie qui n’est pas nouvelle. C’est le triomple du mythe de Prométhée.
„Sait-on pourquoi Karl Marx s’est laissé pousser une si belle barbe, la plus belle barbe de l’histoire moderne? Simplement pour son admiration d’un buste hellénistique de Jupiter (dont il a toujours gardé, à Londres, le moulage dans l’antichambre de son bureau), lui-même se rêvant comme l’Olympien fondateur des temps nouveaux… La théogonie est bien en effet le premier modèle d’un certain progressisme: après l’âge des Titans, après le règne de Kronos, soudain advient l’âge des Lumières olympiennes, l’âge de l’ordre jupitérien… C’est exactement à ce Zeus d’Olympie que Karl Marx a voulu consciemment, très consciemment ressembler…” (p. 25)
Sinonymes de l’adjectif mythique dans la lecture positiviste: invérifié, utopique, fantasmatique.
Le marxisme: „émergence très explicite du mythe au sein d’une idéologie qui se croit démythifiante.” (p. 26)
Il y a dans la période XVIIIe siècle – XIXe siècle un recours fréquent un recours au mythe de Prométhée „le Titan blasphémateur, révolté qui vole le feu divin pour l’offrir à l’Humanité. Contestataire, voleur du secret de la puissance divine, bienfaiteur des Hommes injustement puni, tels sont les «mythèmes» qui construisent cette grande image que viendra conforter, bien sûr, la biographie mythique de Napoléon comme Jean Tulard l’a bien étudiée.” (p. 27)
A la fin du XIXe siècle apparaissent les grands remythologisateurs:
○ Thomas Mann (contre le mythe nazi d’un Rosemberg);
○ Richard Wagner;
○ Emile Zola (mythe de la machine);
○ Sigmund Freud;
○ Nietzsche (le mythe de la mort de Dieu).
Schéma de la psychanalyse: la révolte des fils contre les pères.
„[…] il y a dans la société occidentale deux «pouvoirs», l’un fort – celui du rationalisme classique issu d’Aristote et culminant avec Newton et les Lumières -, l’autre faible, dérisoirement faible, portion congrue et «part maudite» tolérée à l’imaginaire, à ses pompes poétiques et à ses œuvres artistiques, on peut conjecturer que si le pouvoir fort s’effrite, se lézarde et même s’effondre, le pouvoir faible se trouve occuper automatiquement toute la place stratégique ainsi laissée vacante par une sorte d’effet de «vases communicants»: lorsque l’un se vide, l’autre se remplit! Bien mieux: la dialectique féroce, les exclusions axiologiques, les excommunications épistémologiques disparaissent: dès lors, les limites entre la démarche scientifique et le discours poétique s’effacent.” (p. 30)
Etapes dans la découverte de l’altérité:
○ après 1830, l’orientalisme des romantiques;
○ après 1861, le „japonisme”;
○ au début du XXe siècle, l’art „nègre” et le jazz.
L’école africaniste française:
○ Marcel Griaule;
○ Germaine Diéterlen;
○ Dominique Zahan;
○ Viviana Pâques;
○ Jean Servier.
„De Frobenius ou de Frazer à Mircea Eliade, à Henry Corbin ou à Roger Bastide, l’homme «blanc, adulte et civlisé», s’ouvre à des phénomènes aberrants: rêves, récits visionnaires, transes, possessions, que le siècle des Lumières n’aurait même pas osé citer avec décence.” (p. 31)
Walter Benjamin, Ernst Bloch, Karl Mannheim, Herbert Marcuse s’étaient aperçu, à différents degrés, du pouvoir des structures mythiques et des images symboliques sur les comportements sociaux.
„[…] dès la fin «décadente» du siècle, des penseurs comme Gobineau ou le Richard Wagner de le Götterdämmerung et, au début du XXe siècle, Georges Sorel et Oswald Spengler avaient déjà entrevu que ce que nous appelions «l’histoire» non seulement ne marchait pas d’une seule enjambée en avant, mais était passible de retours, de déclins, et que «les civilisations étaient mortelles» (P. Valéry) ou encore, que ce que nous croyions objectivité positive et indubitable du récit historique n’était que mythologisations partisanes et subjectives.” (p. 32)
Le savant français Géorges Dumézil a démythisé les récits qui composaient l’histoire latine de Tite-Live, en démontrant qu’il s’agit d’une chaîne de mythes indo-européens. „Autrement dit, ce que l’on enseignait autrefois comme histoire de Rome n’était que le très archaïque et immémorial récit d’un mythe indo-européen.” (p. 34)
Il y a des profondeurs mythiques dans tout récit humain.
Le succès du nazisme peut s’expliquer par le fait que ce système a fourni au peuple allemand, avec naïveté et brutalité, un ensemble de rites et de mythes, une prothèse de religion. Tout aussi facile fut la poussé en France du mythe révolutionnaire apres 1789.
„Il ne faut pas oublier que Bonaparte fut un tel catalyseur de mythe que, dès sa disparition, on put écrire un livre, Comme quoi Napoléon n’a jamais existé, résorbant la personnalité historique du fameux général dans un mythe solaire: né dans une île à l’est, mort dans une île océane à l’ouest, escorté de douze maréchaux…” (p. 36).
Il y a au sein de l’histoire des précipités mythiques (p. 37), mais aussi des coagulations mythiques (p. 37)
„A l’époque, précisément, où les mythes commençaient à revenir dans les horizons de la sensibilité et de la pensée occidentale, à l’époque où Wagner, Zola, Nietzsche, Freud injectaient par leur art dans l’Occident étroitement rationaliste les germes de fascinantes mythologies, les grands mangistères de l’Occident – Eglises et Etats – ont boudé la remythologisation.” (p. 37)
L’Eglise a commencé à accorder ses vérités selon les vérités fluctuantes des scientifiques.
„L’Occident, sacrifiant aux mythologies démythologisantes des positivismes, a donc perdu à la fois magistère religieux et magistère politique. Ce qui explique qu’il y ait eu dans nos sociétés «modernes» un énorme manque, un énorme et anarchique appel d’air vers tous les merveilleux, tous les rêves, toutes les utopies possibles.” (p. 38)
Tout animal, l’homme y compris, a besoin de rêver.
„Combien de parents sont soudain horrifiés de voir leur enfant, brillant espoir pour l’Ecole polytechnique, l’E.N.A. ou Sciences-Po, se raser le crâne, vêtir une robe jaune et se retirer dans une «secte» de Krishna située dans le Cantal (c’est moins loin que Katmandou!)?” (p. 39-40)
„Un mythe, en lui-même, n’est ni bon ni mauvais. C’est l’utilisation que l’on en fait, c’est sont totalitarisme «monocéphale» qui peut être dangereux.” (p. 40)
Les mythes totalitaires: le mythe positiviste et le mythe progressiste.
Instances mythogéniques européens:
○ la stratification pédagogique: „Nos pédagogies continuent à distribuer à une population d’au moins cinq à dix-huit ans […] l’idéologie prométhéenne du XIXe siècle. On envoie nos enfants à l’école obligatoire et gratuite pour qu’ils aient, sinon un métier, du moins l’idéologie d’un métier totalement intégré dans la technologie et l’idéal de «croissance» de nos sociétés. Dès nos écoles maternelles, on exhibe fièrement un ordinateur à côté des pots de chambre obligés des petits… Le libre Prométhée est enchaîné, dévoré par le vautour des réglementations. Cet exclusivisme totalitaire règne encore en maître au bout de presque deux siècles… sur la pléthorique institution de notre pédagogie. Il est bien curieux que la plupart de nos politiciens, voire les ministres de l’Education, de droite comme de gauche, se complaisent dans cette primarité pédagogique mortelle, replâtrée d’année en année par des «réformes» aggravantes…” (p. 41)
○ la stratification des mass-media, en apparence antagoniste de la mythologie des professeurs. Elle donne plutôt des mythes orphiques ou dionysiaques. „Mais il y a surtout, à ce niveau, une formidable mainmise dont les têtes – et les bourses! – dirigeantes restent occultes… Dans nons sociétés, les pouvoirs politiques: exécutif, législatif, voire judiciaire, se sont dilués dans l’énorme pouvoir médiatique. Ce ne sont plus les politiques qui tirent les ficelles de la «politique spectacle», mais les industriels sans visage et sans nom – comme Hadès! – du spectaculaire.” (p. 42)
○ la stratification hermétique des savants qui quêtent dans l’Univers du monde matériel: physiciens, astronomes, biologistes, ou dans l’Univers du monde humain: psychologues, sociologues, philologues…
„C’est dire que notre physique de pointe – et l’énorme pouvoir technologique qu’elle contient – trouve les schémas directeurs de sa propre pensée, non pas dans le positivisme pédagogique de l’Occident, dans son binarisme aristotélicien, dans ses «formes a priori» newtoniennes et euclidiennes, dans son déterminisme galiléen, mais dans des mythes fondateurs venus d’ailleurs ou d’avant les conceptualisations du XVIIe siècle de Galilée et de Descartes, tel l’hermétisme, par exemple, comme l’a bien montré Françoise Bonardel dans sa thèse monumentale.” (p. 43)
Sur l’activité des scientifiques modernes: „Il faut bien insister sur ce point: ils «retrouvent» des mythes. Car il s’agit bien de «retour». C’est une illusion bien superficielle que de croire qu’il y a des mythes «nouveaux». Le potentiel génétique de l’homme, sur le plan anatomo-physiologique comme sur le plan psychique, est constant depuis qu’il y a des hommes «qui pensent», c’est-à-dire depuis les quinze à vingt mille ans d’existence d’homo sapiens sapiens.” (p. 43)
„Or, notre civilisation occidentale avait été très démythifiante et iconoclaste. Le mythe était relégué et toléré comme le «un pour cent» de la pensée pragmatique. Eh bien, sous nos yeux, dans une accélération constante, cette vision du monde, cette conception de l’être, du réel (Wesenschau), est en train de disparaître. Non seulement des mythes éclipsés recouvrent les mythes d’hier et fondent l’épistémè d’aujourd’hui, mais encore les savants à la pointe des savoirs de la nature ou de l’homme prennent conscience de la relativité constitutive des vérités scientifiques, et de la réalité pérenne du mythe. Le mythe n’est plus un fantasme gratuit que l’on subordonne au perceptif et au rationnel. C’est une res réelle, qu’on peut manipuler pour le meilleur comme pour le pire.” (p. 44)
II. Epistémologie du signifié
„Le mythe de Prométhée, le mythe du Paradis Terrestre, et le modèle planétaire de l’atome – modèle de Niels Bohr – sont pleinement semblables…” (p. Bernard d’Espagnat, physicien) – p. 47.
„On a toujours, jusqu’ici, opposé une «méthode» rationnelle, expérimentale, donc «sérieuse», cartésienne sinon socratique, aux imaginations errantes et folles du poète, du mystique, du théologien…” (p. 48)
Après avoir usé le rationalisme, la science a commencé à changer.
Gaston Bachelard s’est aperçu que les images possèdent une cohérence aussi pertinente que les longues chaînes de raison déductive ou expérimentale.
L’épistémologie einsteinienne est non euclidienne puisqu’elle utilise la géométrie de Riemann. Elle est également non newtonienne, puisque le temps einsteinien n’est plus un contenant absolu de l’Univers, mais une variable attachée à un observateur en déplacement.
Le paradoxe de Langevin: si un observateur part très loin et très vite dans une autre galaxie que la nôtre à l’aide d’une fusée, s’il a vieilli de deux ans quand il revient sur la terre, cette dernière peut très bien, pour sa part, avoir vieilli de deux siècles.
Le paradoxe d’Einstein, Podolsky et Rosen (dit le paradoxe E.P.R.) concerne la réversibilité temporelle.
„Soit deux éclats L et N d’une même grenade C, ou encore deux dés jetés d’un cornet C au départ… La mécanique classique pose que L et N sont corrélés en C, tandis que la mécanique quantique place la corrélation de fait, simultanément, en L et N! D’où la nécessité, entrevue par Poincaré et Minkowski, de substituer à la dichotomie passé/futur, une trichotomie passé/futur/ailleurs. C’est ailleurs que se fait la corrélation. La symétrie passé/futur, cause/effet, n’est qu’une «probabilité conditionnelle»; la «causalité est fondamentalement non fléchée». Et Costa ajoute: «C’est une causalité avancée, s’exerçant dans le sens futur-passé… voilà françhi le Rubicon!».” (p. 57)
Tertium datum – l’ailleurs.
Lorsqu’on émet un seul photon et que l’on place pour cible à ce projectile deux ou plusieurs trous dans un écrain, il passe par tous les trous à la fois (il se diffracte). Le photon possède le don de l’ubicuité.
Le temps est local dans la téorie de la rélativité d’Albert Einstein.
L’équation d’incertitude (formulé par Heisenberg): si on essaie d’imobiliser un électron pour mesurer sa vitesse, il perd ses qualités, ou on garde ses qualités énergétiques, mais alors il perd sa «place» ponctuelle dans l’espace de l’atome et n’est plus qu’une onde porteuse d’énerie qui envahit tout l’espace.
René Thom: „Le symbole c’est la cohérence (au sens physique du terme, c’est-à-dire le fait que les choses peuvent être mises ensemble dans qu’il y ait exclusion) de deux types d’identité différente.” (p. 60)
„Donc il y a bien deux principes d’identité. L’un de localisation, que nous assimilerons au symbolisant. La symbolisation appelle le sens par un nom, une image, un concept qui, ainsi nommé, renvoie à un lexique. Le lexique localise l’appellation dans un temps, sinon un espace, le plus banal. C’est en quelque sorte une «fiche d’état civil» avec date et lieu de naissance. […] C’est là que que René Thom appelle «identité de localisation». Mais il y a une toute autre identité, que l’on peut ranger sous le symbolisé, l’identité que Thom appelle simplement «non-localisable», mais que j’appellerai plus précisément, compte tenu des travaux d’Espagnat, «identité de non-séparabilité», ou encore «identité sémantique». Elle est proche de ce que les anciens appelaient la «compréhension» ou la connotation. C’est la collection non localisée des qualités, des épithètes, qui décrit et définit un objet.” (p. 60-61)
Le lexique dresse ce que Bachelard appelait „profil”, sinon épistémologique, du moins d’usage notionnel.
Le symbole est „l’épiphanie d’un mystère”.
Selon Claude Lévi-Strauss si une expression de type artistique était très ancrée dans une localisation lexicologique, le mythe est au contraire la chose qui se traduit le mieux, parce que aucune localisation n’entrave son sens.
„Le mythe implique et explique, mais il ne s’explique pas, ne se livre pas au Lit de Procuste des localisations spatio-temporelles.” (p. 62)
„Mythe comme science sucent le lait de l’universel. Mais selon d’Espagnat – et c’est la seule différence! -, le mythe réfère le devoir-être au modèle d’un Etre théorique qui le fonde, tandis que la science réfère un «étant» («fait», «objet», vérification, expérience, etc.) à un devoir-être logico-mathématique que l’on pose, à une axiomatique. Dans les deux cas, la procédure de référence est la même.” (p. 62)
Concepts qui veulent remplacer le modèle de causalité mécanique:
○ hétérotélie (J. Monnerot);
○ effet pervers (R. Boudon);
○ défi-réponse (Toynbee);
○ inhibition stimulante (P. Rambaud et J.-P. Bozonnet).
„Notions qui signifient toutes que le fameux «effet» ne colle plus guère à sa «cause», que les motivations d’un phénomène doivent être cherchées «ailleurs» que dans ses antécédents et son dissymétrique passé.» (p. 83)
Le cours de l’histoire marque certains retours, tout comme la cohérence sémantique du récit exige mémoire et réminiscence.
Bassin sématique - „Notions qui signifient toutes que le fameux «effet» ne colle plus guère à sa «cause», que les motivations d’un phénomène doivent être cherchées «ailleurs» que dans ses antécédents et son dissymétrique passé.» (p. 83)
Phases du bassin sémantique:
a) ruisselements – „Divers courants se forment dans un milieu culturel donné: ce sont quelquefois des résurgences lointaines du même bassin sémantique passé, ces ruisseaux naissent, d’autres fois, de circonstances historiques précises (guerres, invasions, événements sociaux ou scientifiques, etc.).” (p. 85)
b) partage des eaux – „Les ruissellements se réunissent en partis, en écoles, en courants et créent ainsi des phénomènes de «frontières» avec d’autres courants orientés différemment. C’est la phase des «querelles», des affrontements de régimes de l’imaginaire.” (p. 85)
c) confluences – „De même qu’un fleuve est formé d’affluents, un courant constitué a besoin d’être conforté par la reconnaissance et l’appui d’autorités en place, de personnalités influentes.” (p. 85)
d) au nom du fleuve – „C’est alors qu’un mythe ou une histoire renforcée par la légende promeut un personnage réel ou fictif qui dénomme et typifie le bassin sémantique.” (p. 85)
e) aménagement des rives – „Une consolidation stylistique, philosophique, rationnelle se constitue. C’est le moment des «seconds» fondateurs, des théoriciens. Quelquefois des crues exagèrent certains traits typiques du courant.” (p. 85)
f) épuisement des deltas – „Se forment alors des méandres, des dérivations. Le courant du fleuve affaibli se subdivise et se laisse capter par des courants voisins.” (p. 85)
Les bassins sont cohérents dans un même ensemble culturel par de plus longues et presque pérennes durées culturelles.
La pensée faustienne de l’Occident. La pensée prométhéenne.
Le mythe est paraclétique.
Philosophème: „La nature est belle parce qu’elle participe également à la divine Bonté, elle est le «Livre premier de la Création» consolatrice et messagère.” (p. 87)
„[…] ce qui, dans une société, demeure du côté de l’entropie, c’est-à-dire les institutions et les relations entre les individus et les groupes, peut disparaître sans retour, alors que l’imaginaire (symboles, mythes, idéologies…), mis en circulation par ces éphémères «énergies porteuses», se maintient sans usure – mais non sans modifications par les ré-injections successives – dans le consensus culturel.” (p. 123)
Chaque bassin sémantique aura ses propensions mythiques.
Le bassin sémantique actuel repose sur la mythologie prométhéenne, qui est antinaturaliste, chose qui implique une idolatrie de l’artificiel.
„Un culte des divas se développe, des hommes politiques, des conquérants coloniaux, des stars, des «artistes» en tant que personne, soutenu par la naissance de la photographie, puis bien sûr du cinéma. Une gigantesque «mondanité» de l’apparat se déploie dès les années 1860-1870. Toute la «presse» naissante, puis envahissante dans les dernières années du siècle, va faire tomber l’accent sur un humanisme de l’apparaître dont nos actuels hebdomadaires illustrés – Jours de France ou Match – sont encore les héritiers.” (p. 127)
Le «culte de la personnalité» est renforcé par la psychanalyse. „Le règle de l’art n’est plus du tout d’imiter ou de décrypter la Nature, mais de se livrer à l’exhibition des pulsions les moins contrôlées du moi.” (p. 128)
Le cas de l’Impressionnisme est en un sens l’aboutissement triomphant du naturalisme romantique, mais en profondeur il n’est que l’envahissment scientiste et prométhéen de la sensibilité.
„Une société n’est au fond caractérisée et constituée que par ses «renaissances» culturelles périodiques qui, chaque fois, marquent un peu plus son génie singulier. Comme si elle était soutenue par des grands ensembles imaginaires, «rêveries» spécifiques comme aurait dit Bachelard, mythologèmes significatifs préférons-nous dire.” (p. 129)
IV. Le concept de «topique socioculturelle»
Topos = lieu ponctuel.
„Même en coupe mince, le capital d’imaginaire d’un instantané socioculturel apparaît comme complexe, pluriel et systémique.” (p. 133)
Sermo mythicus.
Noyaux archétypiques.
G. Durandin préfère parler du concept „inconscient collectif spécifique” (p. 135) Il s’agit du même sens que les concepts de „toujours traductible” du mythe (Claude Lévi-Strauss), des „universaux” du langage (G. Mounin, T. de Mauro) ou de base générative (N. Chomsky).
Liaison entre le mythe et le réel: „Le métalangage primordial vient se ranger dans la langue naturelle du groupe social. L’inconscient collectif se fait culturel; les cités, les monuments, les constructions de la société viennent capter et identifier la pulsion des archétypes dans la mémoire du groupe. La cité concrète vient modeler le désir de la «cité idéale», car une utopie n’est jamais pure de sa niche socio-historique. Les verbes et les épithètes qui signalent la généralité de l’inconscient spécifique se substantifient.” (p. 136)
Theatrum societatis.
„Disons très grossièrement que, dans une société donnée, lorsque le mythe tend à expurger ses recours à l’imaginaire profond et que les rôles les plus adéquats à la rationalisation et à la conceptualisation du système sont les seuls honorés (c’est le cas des rôles «techniques» dans la technocratie, des rôles «administratifs» et «jurisdictionnels» dans la bureaucratie…), ce sont les rôles négligés et «marginalisés» qui sont le réservoir des ressourcements mythologiques.” (p. 138)
Le sermo mithycus a trois niveaux:
○ la force de cohérence fondamentale qui implique le niveau fondateur archétypique;
○ le niveau actantiel des rôles;
○ le niveau des entreprises rationnelles.
A l’instant où le mythe se rationalise en visée utopiques, où il est donc le plus manifeste dans les institutions et les juridictions, où il est le mieux intégré à la «conscience collective», le mythe se neutralise en tant que force mythique, il se démythologise et il y a „malaise dans la civilisation” (p. 139)
Les épiphanies culturelles d’un mythe sont l’indicateur fondamental de l’«état» d’une société.
„Il y a dans toute société à un moment donné – et cela est sensible au niveau de l’antagonisme des rôles – une tension entre au moins deux mythes directeurs. Si la société ne veut pas reconnaître cette pluralité et que son «surmoi» refoule brutalement toute mythologisation antagoniste, il y a crise et dissidence violente. Tout totalitarisme naît de l’exclusivisme et de l’opression – souvent dela meilleure foi du monde – par une seule logique en place. C’est alors que les «dieux ont soif» et se vengent en déchaînant obscurément, dans la ténèbre des inconscients, la tempête des dieux adverses.” (p. 141)
„En gros l’imaginaire mythique fonctionne […] comme une lente noria qui, pleine d’énergies fondatrices, se vide progressivement et se refoule authomatiquement par les codifications et les conceptualisations, puis replonge lentement – à travers les rôles marginalisés, contraints souvent à la dissidence – dans les rêveries remythifiantes portées par les désirs, les ressentiments, les frustrations, et se remplit à nouveau de l’eau vive du ruissellement d’images.” (p. 143)
Le mythe perd des mythèmes en cours de route et en intègre d’autres dans les cas les plus mitigés (comme Prométhée qui se transforme en Faust).
Dans toute société „l’inconscient social n’est pas enfermé dans une attitude unique comme peut l’être l’inconscient d’un individu – ce qui permet l’analyse du psychanalyste. L’inconscient social est diffus, il n’est jamais enfermé dans un corps, dans un système nerveux, dans une histoire bien localisée et courte comme peut l’être la vie d’un homme. Il varie au stade le plus large des millénaires.” (p. 145)
Le mythe d’Icare c’est le „Prométhée volant” (p. 145)
En XIXe-XXe siècles, le mythe dominant en Europe a été celui de Prométhée.
A travers les médias des années 1920-1945, Dionysos remonte et s’institutionnalise. „Je pourrais dire que les médias sont dionysiaques à travers les loisirs qui apparaissent, la Sécurité sociale qui s’installe (Dionysos au bureau), et la maîtrise surhumaine des énergies. Le surhomme est le possesseur de moyens énergétiques inouïs […]” (p. 148)
„Ce sont les images qui sont diffusées par les médias, tous les jours, et qui imprègnent le peule.” (p. 148)
Il y a un retour dionysiaque qui s’institutionnalise, en perdant son aspect contestataire et sauvage.
„Le mythe contestataire est un mythe d’Hermès qui est diffus dans tous les mouvements contestataires.” (p. 150)
„On voit déjà comme ce schéma est complexe puisque, dans le fond, une société vit au moins sur deux mythes: un mythe ascendant et qui s’épuise, et, au contraire, un courant mythologique qui va s’abreuver aux profondeurs du ça, de l’inconscient social. Mais, en réalité, les mythes ne s’effacent pas dans la mémoire sociale, et on pourrait superposer les deux schémas, ce qui donnerait à peu près notre profil épistémologique, notre profil mythologique. Nous vivons encore du vieux Prométhée du XIXe siècle, il est dans nos pédagogies; nous vivons encore dans nos médias d’une façon assez intensive du mythe de Dionysos; et nous vivons un tout petit peu seulement du nouveau mythe du XXe siècle, qui est ce mythe hermétiste qui transparaît ici et là […]” (p. 152-153)
Le tour temporel des „modes” est de 60 ans. Trois tours comme ça amènent vers une révolution. De 1860 à 1914 est la mode „Belle Epoque”. De 1918 à 1938 la mode „Arts-Déco” et le constructivisme. De 1940 à 2000 le „rétro” du soupçon et du désenchantement. L’ensemble de ces 3 „modes” nous donne „notre temps”, notre Modernité.
„Nous assistons à la prise de conscience d’un très vieux modèle de savoir, celui d’avant la Renaissance, celui qui utilisait les règles de la similitude, celui qui n’utilisait pas les règles d’exclusion de type hypothético-déductif, et qui est bien plus valable pour éclairer certaines constatations présentes qu’un mythe binaire: «ou bien ou bien», oui/non etc.” (p. 153)
Le retour des procédés fondés sur la similitude et l’homéologie.
Les programmes scolaires sont fondées sur le modèle prométhéen.
Dans les médias est diffusée la descente orphique, dionysiaque.
V. Concepts auxiliaires du mythicien
Préambule d’option épistémologique: ne pas faire une coupure entre les textes et le social.
„Et si, pour des raisons didactiques, on différencie – comme on le verra plus tard – des méthodes de «mythocritique» (celles qui partent d’un texte) et des méthodes «mythanalytiques» (celles qui font partir le fameux «trajet anthropologique» des contextes sociaux), le mot «mythe» qui est à la racine de ces deux concepts méthodologiques devrait cependant nous signaler que nous opérons tous sur la même materia prima. Il n’y a aucune différence, en effet, entre le mythe diffus, non écrit, celui des littératures orales, les «oralitures» comme disent certains ethnologues, et la littérature des bibliothèques!” (p. 160)
Mythanalyse: „prudence anthropologique où l’on se méfie du vieux concept aristotélicien de «cause», en lui préférant le concept de «topique systémique» et en reniant le fil unidimensionnel de l’explicare, de l’explication, pour lui substituer les notions mixtes par essence de «compréhension», d’«interprétation», voire de «réception».” (p. 160-161)
Aucun concept qui se veut scientifique, ou au moins héuristique, n’est „parole d’Evangile”.
1) explosion ou période explosive du mythe.
„Le «mythe latent» est un personnage «en quête d’auteur», ou mieux un mythologème […] en quête d’un nom qui le fixe et le substantive. Le mythe est latent parce que son ethos est refoulé, il n’ose pas dire son nom!” (p. 164)
„[…] le mythe préexiste dans ses structures et ses séquences à toute dénomination précise. Le mythe se satisfait fort bien de ne pouvoir être nommé – comme l’Œdipe chez le patient de Freud -, peut-être parce que son essence est plus «verbale» (liée à une action, un faire, une «geste»…) que substantive. C’est la geste du mythe qui compte, plus qu’une fiche d’état civil.” (p. 165)
2) latent
3) manifeste
4) grandeur relative du mythe – „Un mythe, même quand il a explosé, a un impact variable dans une société ou une culture données, sur les différentes stratifications sociales ou sur les différents rôles sur lesquels il s’exerce.” (p. 167)
La grandeur relative c’est la pénétration plus ou moins profonde des images en fonction de celui qui fait la réception.
5) opérateur social – „il y a dans tout groupe social donné des sous-groupes qui entraînent positivement ou négativement l’ensemble” (p. 168)
„[…] un mythe ne finit jamais, il passe dans l’oubliette pour un temps, il s’éclipse mais ne peut mourir puisqu’il tient à l’anatomie mentale la plus intime du Sapiens. Cette «éclipse» peut être due à des séries de motivations bien différentes.” (p. 170)
Faust et Don Juan sont des schismes du mythe de Prométhée.
„Un mythe, voire un simple mythème, se recouvre d’une appellation qui n’est pas la sienne. Ce travesti se rencontre souvent dans les périodes de latence où le mythe ne peut pas s’avouer. Il est alors «en quête d’auteur» et souvent se trompe d’auteur!” (p. 172)
6) distance au réel – „[…] un mythe est plus ou moins totalement réalisé par la science, la technique, le courage «surhumain» d’un homme. Un mythe a donc une distance plus ou moins grande au «réel» perceptible et reproductible.” (p. 173)
7) la force problématique – „la capacité d’une entité imaginaire à inciter, à diriger la recherche scientifique ou technique.” (p. 173-174)
„[…] le mythe directeur de notre «modernité» finissante est le mythe d’Hermès.” (p. 174)
„[…] le mythe de Prométhée – qui contraignait tant l’hermétisme à la «latence»! – est de plus en plus affaibli de nos jours. Le schéma (tout joachimite) d’un progrès linéaire, le mythème prométhéen du bienfait par la technique, n’est plus incitateur dans nos civilisations désenchantées (Bezauberung). Le savant sait bien aujourd’hui que ce qu’il découvre est dangereux. L’on n’est plus à la Belle Epoque de la fin du second Empire où l’inventeur des explosifs brisants et de la dynamite, Alfred Nobel, pensait avoir conforté la fraternité des peuples par un explosif permettant… de creuser des tunnels! Oppenheimer, Einstein n’ont plus ce bel optimisme. Le mythe de Prométhée mal enchaîné est ridiculisé. L’on sait, avec Vernant, comment une mythologie s’affaiblit en tragédie, on voit maintenant comment le héros peut devenir héros de comédie!” (p. 175)
Texticiens – critiques littéraires (p. 178)
VI. L’imaginaire littéraire et les concepts opérateurs de la mythocritique
Ecriture vs. oraliture.
Text oral – concept de M. Eliade.
„Texte oral comme texte écrit ont donc la même dignité, et à l’un comme à l’autre s’applique cette critique littéraire que nous allons maintenant examiner et que nous avons nommée «mythocritique».” (p. 184)
„Tout regard est échange de regards… Pour parler avec les préciosités de notre modernité, disons que tout regard est croisement de celui du locuteur et de celui du ou des destinataires. Et le «lieu commun» où se constituent ces regards en se croisant, le noyau le mieux partagé de la compréhension, c’est le mythe.” (p. 184)
Definition du mythe: „[…] un récit, (sermo mythicus) sans démonstration ni but descriptif – d’où la nécessité des «redondances» - et qui veut montrer comment des forces diversifiées s’organisent en un univers mintal «systémique». Je rappelle aussi que «systémique» - contrairement à son presque homonyme «systématique»! – veut dire qu’un objet, une entité n’existe, ne se réalise que par des tensions de sous-systèmes antagonistes.” (p. 185)
Les ancêtres de la méthode mythocritique:
○ Balzac, en intitulant son œuvre La Comédie humaine, est très conscient de prendre le relais de La Divine Comédie (somme de mythologies);
○ Victor Hugo s’aperçoit que dans les pièces de Shakespeare il y a des redondances typiques aux récits mythiques;
○ selon Thomas Mann, Zola et Wagner sont parmi les plus forts mythographes de la modernité;
○ Mircea Eliade a énoncé le premier le principe de la correspondance entre le texte de mythologie et le texte littéraire;
○ dans les contes de fées les puissances de l’imaginaire mythique sont encore visibles, mais en quelque sorte désamorcées par un plaisant récit profane;
„Le conte de fées est quelque chose qui nous regarde, pas simplement une comptine de nourrice pour endormir le bébé, et qui nous regarde dans et par les yeux de notre enfance, cette part […] de l’éternité, de l’immémorialité qui nous demeure…” (p. 188)
illud tempus – concept de Mircea Eliade.
non-où – concept d’Henry Corbin.
„[…] j’affirme qu’un mythe existe par sa geste, par son drama, par son cortège d’épithètes et de verbes. Toute la mythologie classique nous enseigne que, bien avant le nom, c’est l’attribut qui caractérise le dieu: Aphrodite, «née de l’écume» (ék toû aphroû); Hépaïstos, «qui ne vieillit pas» (d’yvashatha sanscrit, attribut d’Agni); Apollon, «celui qui éloigne (le mal)» (apéllôn); Zeus, «le brillant» (racine Djf = brillant), enfin Agar veut dire «la fugitive» (sém. Hagar); Christos, «l’oint», etc. Souvent d’ailleurs par la suite, le nom du dieu se condense encore en un attribut: stator (celui qui arrête), elicius (qui attire la foudre), moneta (celle qui avertit), lucina (celle qui met au jour…). Le dieu est un ensemble, une litanie de qualificatifs. Et Héraklès lui-même n’est qu’un épithète: «glorification d’Héra», donnée par Apollon à Alcide, le petit-fils d’Alcée.” (p. 190)
Les mythèmes d’Héraklès:
○ double naissance;
○ prédiction du destin héroïque;
○ statut patenté de pourfendeur de monstres;
○ doublage par un compagnon ou une compagne;
○ danger toujours présent de «l’omphalisation».
Cet ensemble de mythèmes se retrouve aussi, chez chacun d’une autre façon, chez Thésée, Jason, Epiméthée.
„La parenté de tout texte littéraire – oral ou écrit – avec le mythe me paraît donc évidente, et légitime toute tentative de mythocritique.” (p. 192)
„[…] un mythe est toujours transpersonnel, et à la limite transculturel et métalinguistique puisque, selon un mot de Lévi-Strauss, «il est le discours qui se traduit le mieux». A la limite, il n’est même pas besoin de «traduire» un mythe!” (p. 193)
„Toute mythocritique implique une mythanalyse, une reconnaissance d’une numinosité transcendante à laquelle s’essaie timidement l’écriture.” (p. 194)
La redondance est la clef de toute interprétation mythologique, l’indice de toute procédure mythique. La redondance fournit le mythème („[…] les plus petites unités sémantiques signalées par des redondances” (p. 194).
„Ainsi, un mythe s’inscrit dans un tableau à double entrée: celle, horizontale, qui suit le fil du discours, la diachronicité, et celle, verticale, qui empile les redondances en quatre ou cinq colonnes synchrones.” (p. 194)
Le texte qui contient un mythe n’est pas subjectif, il étant l’objet de plusieurs lectures possibles.
„La seule règle qui gouverne le choix d’un «mythème», c’est sa redondance dans le texte, redondance livrée à la finesse, disons à l’intelligence du lecteur qui doit savoir monter les gammes des métaphores. Redondance aussi garantie dans sa pertinence par la référence à un complexe grammatical, et non seulement par la réduction à un nom propre, ou même à un substantif «commun» tel qu’un élément bachelardien.” (p. 196)
VII. La mythanalyse: vers une mythodologie
La mythanalyse „[…] consiste à appliquer les méthodes que nous avons élaborées pour l’analyse d’un texte à un champ plus large, celui des pratiques sociales, des institutions, des monuments autant que des documents. Autrement dit, passer du text littéraire à tous les contextes qui le baignent.” (p. 205)
„[…] la mythanalyse peut ainsi procéder de deux façons: soit qu’elle prolonge naturellement la mythocritique, et cette voie est plutôt suivie par les littéraires formés à l’analyse des textes, soit – et c’est la voie philosophique – qu’elle parte des séquences et des mythèmes d’un mythe bien établi, et qu’elle en lise les résonances dans telle société ou dans tel moment historique. Sans jamais perdre de vue, toutefois, que toute société est modelée par une topique systémique et que l’âme d’un groupe (peuple, ethnie, nation ou tribu…) est toujours plus ou moins «tigrée».” (p. 216)
18 juin 2005
Gilbert Durand, Introduction à la mythodologie. Mythes et sociétés, (note de lectura)
Publicat de Radu Iliescu la 6:54 PM
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