06 novembre 2005

Paul Barba-Négra, Congrès René Guénon, en guise d’ouverture, (note de lectura)





Publié dans René Guénon (1886-1951). Colloque du Centenaire, Le Cercle de Lumière, 1993.

Ce Congrès a pu avoir lieu avec l’aide de M. Louis Pauwels, directeur du Figaro-Magazine, M. Patrice de Plunkett, rédacteur en chef, et Mme Hélène Renard.

Pourquoi ce Congrès? Rendre hommage à la mémoire de René Guénon signifiait honorer la dette envers celui qui nous a aidés à traverses les difficultés et les pièges du monde moderne.

Guénon est iremplaçable quant à dépasser les effets dévastateurs d’une éducation réductionniste: « Soumise à l’oubli et limitée habituellement à l’idéologie ou dans les meilleurs des cas à la culture, cette éducation institutionnalisée et désorientée a prolongé, jusqu’au cœur de notre génération, l’effet “réducteur de têtes” initié par le Siècle des Lumières et orchestré avec une grande conviction et une immense “générosité” par l’époque de Jules Ferry. » (p. 10)

« En honorant cette dette, nous désirions en même temps souligner le fait que, envers et contre tous, René Guénon a eu raison. Au nom de cette vérité, devenue aujourd’hui indiscutable, nous ne voulons ni condamner ni critiquer. Nous voulons témoigner sans haine, avec le sentiment qu’au fond nous sommes tous à la fois victimes et coupables. » (p. 10)

Nous sommes tous des “fils à Dada”, des petit-fils de Jules Ferry et arrière-petit-fils de Voltaire: « somme toute, les arrière-petits-fils “arriérés” d’une éclipse qui a commencé avec l’aveuglement du Siècle des Lumières.” (p. 10)

Les lignes qui sous-tendront les conférences seront:
a) l’actualité de l’œuvre de Guénon et son influence croissante;
b) la redécouverte du sacré, en somme sa remémorisation, comme dimension consubstancielle de l’Etre, et cela, non dans les Eglises, où le sacré a été naturellement et continuellement présent, mais dans l’ensemble de la société, la culture, la science, les arts, le monde universitaire, et dernièrement, dans les mass-médias;
c) la rencontre des grandes religions à Assise (devenue ainsi capitale spirituelle du monde).

Le 27 octobre 1986, à l’appel du pape Jean-Paul II, et pour la première fois dans l’histoire, les responsables des plus grandes religions du monde sont réunis à Assise pour une journée de prière. Selon la formule de Jean-Paul II, “il ne s’agissait pas de prier ensemble, mais d’être ensemble pour prier”.

« Guénon ne conduit pas à Guénon. Guénon va au-delà de lui, à travers toutes les religions, vers la vérité unique et primordiale qui est Dieu. La sagesse de son œuvre condamne tout “dogmatisme guénonien” et tout enkystage dans les limites aliénantes d’une “école”. Trasparent, il nous invite à redécouvrir les racines profondes de chacune de nos propres religions. » (p. 12)

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