03 mai 2005

Frederick Tristan, Extraits du Journal, (note de lectura)

Paru dans René Guénon, Cahiers de l’Herne, 1985.

Il faudrait revenir à la fameuse répartition corps-âme-esprit, de laquelle parle René Guénon.

Quand les catéchismes chrétiens disent que la matière est périssable et l’âme est immortelle, leur enseignement va à l’encontre des Pères, orientaux ou occidentaux, à l’encontre même du Credo de Nicée qui, malgré ses regrettables retouches, a conservé «la résurrection de la chair».

Lorsqu’il est question de la résurresction de la chair il n’est pas question du corps, mais de la nature même du corps; autrement dit, son identité – le kabod hébreu, traduit en grec par doxa et en latin par gloria.

Guénon a adopté le point de vue islamique, qui refuse la possibilité que Dieu infini s’incarne dans un corps fini.

“En fait, dans l’état actuel de l’Occident (mais nous en dirions autant de l’Orient géographique qui ne cesse de s’occidentaliser, à tel point que le monde ne sera bientôt plus qu’occidental), il n’est plus guère que quelques rares lieux où cette influence spirituelle peut encore être reçue en sa plénitude.” (p. 402)

Il existe une légende iranienne qui dit que Seth avait emporté de Paradis les trois marques de l’état primordial correspondant à la royauté, à la prophétie et au sacerdoce, et les avait caché dans une grotte. Le Shahoshian étant né (c’est-à-dire le Sauveur), une étoile parut au ciel, que suivirent trois mages. A leur arrivée dans la grotte, ils virent l’Enfant et trouvèrent les trois marques primordiales que Seth y avait placées. Ils les offrirent à l’Enfant – ce qui est l’origine de la légende des trois rois mages et de Jésus dans la grotte.

“Pour quelle raison l’art des constructeurs est-il, du point de vue initiatique «l’art royal», ou encore comment se fait-il que la tradition initiatique se soit réfugiée, de façon privilégiée, chez certains constructeurs? Parce que construire est, de quelque manière, opposer l’homme à Dieu, ne fût-ce qu’en osant ajouter à Son ordre un autre ordre, tout humaine. Aussi fut-il nécessaire d’accompagner chaque début de construction d’un sacrifice destiné à apaiser Dieu, la cérémonie de pose de la première pierre étant le reste d’un rituel autrement plus grave durant lequel la victime était sacrifiée et placée sous la pierre. Ainsi pourrait-on entendre le meurtre d’Abel par le constructeur Caïn. De même, le Christ «pierre d’angle» est sacrifié pour que l’Eglise puisse être instituée – d’où le culte du Sépulcre à Jérusalem.” (p. 404)

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