21 avril 2005

François Chénique, La vie simple d’un prêtre guénonien: L’abbé Henri Stéphane, (note de lectura)





Paru dans René Guénon, Cahiers de l’Herne, 1985.

L’abbé Henri Stéphane, jeune agrégé de mathématiques, démissionne de l’université pour entrer au séminaire. Il enseigne l’Instruction religieuse, et se fait expulser pour avoir prêté la Bhagavad Gîtâ à l’un se ses élèves.

Plus tard, il se fait traité d’intégriste pour avoir dit en latin la messe de saint Pie V.

L’abbé Stéphane a vecu dans un très grand isolement et n’a officiellement exercé aucun ministère. Jean Borella dit qu’il était doué du “charisme de l’essentiel”. Il a découvert René Guénon en 1942, et après a dit que Guénon ne lui avait rien apporté de nouveau, sauf le nom de Kali-Yuga.

Il aimait et comprenait la théologie dogmatique, mais lisait aussi les mystiques. Guénon lui avait ouvert la métaphysique de vétanta et celle des états multiples de l’Etre. “Si l’abbé Stéphane admettait sans peine la métaphysique orientale telle que l’exposait René Guénon, car il n’y voyait aucune contradiction avec le christianisme, il n’en allait pas de même pour les «conclusions pratiques» qu’en tiraient Guénon et les guénoniens. Il était, si l’on veut, un «guénonien critique»; en particulier, la thèse de Guénon sur la perte du caractère initiatique du christianisme à partir du Concile de Nicée, et sur la réduction des sacrements à un niveau purement exotérique, n’a jamais trouvé chez lui le moindre écho.” (p. 418)

Jean Borella, sur les dernières années de la vie active de l’abbé: “La dernière période de sa vie fut marquée par la crise de l’Eglise catholique, crise ouverte par le Concile Vatican II. Cette crise, il l’avait prévue depuis longtemps, et il la voyait se dérouler sous ses yeux avec la rigueur d’un théorème. Durant cette période, d’ailleurs, la part que pouvait avoir la doctrine guénonienne dans sa vie intellectuelle passa progressivement au second plan. De plus en plus, c’est la lecture de l’Ecriture Sainte qui devint la source de sa méditation, avec la pratique de la liturgie, la contemplation de l’art sacré et la prière. Dépourvu de toute fonction officielle, il entra peu à peu dans une retraite totale.” (p. 418)

Pendant les derniers années de sa vie, un groupe de chrétiens soucieux de conserver la tradition latine dans l’Eglise lui avait demandé de dire chaque semaine une messe du rite ancien et de prononcer l’homélie.

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