Paru dans René Guénon, Cahiers de l’Herne, 1985.
René Guénon a fourni à Gaston Georgel la boussole de la doctrine des cycles.
“On peut d’ailleurs se demander pour quelle raison René uénon s’était décidé à dévoiler une doctrine traditionnelle à laquelle il n’avait fait jusque-là que de brèves allusions. En fait, et comme il tenait compte des circonstances, il est possible que la publication récente des Rythmes dans l’histoire lui ait montré que l’ère du secret était révolue, en sorte qu’un exposé clair et précis de la doctrine des cycles ne pouvait avoir que des avantages en coupant court aux divagations des occultistes et des pseudo-ésotéristes. Mais ici, une autre question se pose encore: d’où René Guénon tenait-il le texte qu’il a publié? Certainement pas de la doctrine hindoue qui ne parle pas des Grandes Années et donne, pour les différents yugas des chiffres bien différents. On peut certe faire à ce sujet des hypothèses, mais ce ne seront jamais que des hypothèses. Il y avait des énigmes dans la vie intellectuelle de René Guénon: en voilà une de plus!” (p. 422)
Sur l’importance de la pensée traditionnelle pour lui, Gaston Georgel dit: “C’est qu’en effet, bien avant de connaître l’auteur de la Métaphysique orientale, j’avais été grandement intéressé par les rénovateurs à tendance traditionaliste qui l’avaient précédé. Je dois même ajouter que leur fréquentation avait été pour moi une excellente préparation intellectuelle en me purgeant de l’idéologie démocratique et scientiste dont j’avais été saturé dans mon enfance et mon adolescence.” (p. 422)
Parmi les traditionnalistes, il faut citer l’équipe de l’Action française: Charles Maurras, Léon Daudet et Jacques Bainville. René Guénon, après avoir sympathiser avec eux, a pris ses distances en publiant Autorité spirituelle et Pouvoir temporel.
Maria Montessori, L’Enfant. Elle a été un auteur d’inspiration traditionnelle, chose qui ne peut pas être dite de Sigmund Freud, celui qui fut son «singe», tout comme Teilhard de Chardin a joué le rôle de «singe» vis-à-vis de Victor Poucel.
“L’œuvre salutaire de Victor Poucel a été par la suite à peu près complètement éclipsée par celle de son collègue, le jésuite transformiste, et donc antitraditionnel, Teilhard de Chardin qui prônait quant à lui, non pas une mystique, mais une idolâtrie de la Terre.” (p. 424)
L’idée centrale de Marcel Jousse est que l’homme est le plus mimeur de tous les êtres, et qu’il apprend comme ça toute chose, surtout en enfance.
“[…] à chaque savant authentique, à chaque écrivain traditionnel, à chaque «génie» d’une haute spiritualité, correspondent un faux savant, un écrivain anti-traditionnel, ou encore un «génie» du mal, ceci parce qu’il est écrit que Dieu a tout créé par deux; ou encore, plus simplement, parce que nous vivons dans le monde de la dualité.” (p. 425)
P. Poucel, qui faisait figure d’autorité de 1938 à 1943, a été éclipsé par son «inverse», Teilhard de Chardin et après par J.-P. Sartre, et Simone Weil par Simone de Beauvoir.
“Si j’évoque Dante à propos de Guénon ce n’est pas sans raison: il y a en effet entre ces deux géants de l’intellectualité bien plus qu’une parenté; en vérité ils sont vraiment les deux grands initiés du monde occidental, qu’on peut définir l’un et l’autre: «masse de sagesse et de connaissance» (saint Denys dixit), ce qui suppose qu’ils ont atteint tous deux le niveau du huitième Ciel, celui des chérubins!” (p. 426)
21 avril 2005
Gaston Georgel, Ce que je dois à René Guénon, (note de lectura)
Publicat de Radu Iliescu la 9:40 PM
Etichete: Georgel Gaston
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