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« Quelle est la forme la plus élevée du tawhîd [reconnaissance-attestation de l'Unicité divine] ? C'est que Dieu proclame Lui-même Son Unicité, et que rien de contingent n'interfère : ni science, ni raison, ni compréhension, ni perception, ni signe, ni allusion, ni indice, ni preuve. » (Al-Qur’an 37, 180)
« Pas de dieu si ce n’est Dieu » - l’affirmation centrale de l’islam s’ouvre sur une négation. En fait, celle-ci est une “élibération”, une affirmation absolue.
L’école mu’tazilite (IX siècle) a proposé une approche négative de Dieu, en niant la pluralité de Ses attributs Dieu est savant, puissant, voulant, vivant, non par Sa science, Sa puissance, Sa volonté ou Sa vie, mais par Son Essence. Il s’agissait pour ses théologiens musulmans de purifier au maximum la représentation que l’homme se fait du divin.
Selon les sufistes, seul Dieu peut témoigner de son unicité. La Réalité divine (Haqîqa) est loin de nos schémas binaires de pensée.
Pour le spirituel musulman, le véritable tawhîd n’est pas de nier le dualisme ou la multiplicité de la divinité, mais plus que cela: de nier toute réalité ontologique autre que Dieu.
At-tawhîd a été développé métaphysiquement dans la doctrine de l’unicité de l’Etre (wahdat al-wujûd). L’exponent le plus prestigieux est Ibn Arabi et son école, mais les racines sont antérieures.
Les soufis sont d’accord que les créatures ont la valeur de la poussière, et la consistence des ombres.
A la différence de Maître Eckhart, les soufis ne franchissent pas le seuil ultime de la nescience, là où Dieu est envisagé comme Néant, comme Non-être. Maître Eckhart est plus proche du bouddhisme, où Dieu est envisagé en termes de vacuité. En contexte islamique, Dieu est qualifié d’Etre, du seul Réel. « On peut certes réduire ces divergences à une question de formulation, car, en vertu de la coincidentia oppositorum, définir Dieu comme l'Être plénier ou comme le Vide revient au même : nous sommes ici en présence des deux polarités corrélatives qui semblent les plus aptes à affirmer l'Absolu en termes humains. »
L’apophatisme de l’islam réside dans la négation du « soi » individuel au profit de l’affirmation du « Soi » divin.
15 octobre 2005
Eric Geoffroy, L’Apophatisme chez les mystiques de l’Islam, (note de lectura)
Publicat de Radu Iliescu la 10:30 AM
Etichete: Geoffroy Eric
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