07 janvier 2006

J. Phaure, Géographie sacrée et vision chrétienne dans l’œuvre de René Guénon, (note de lectura)

Publié dans René Guénon (1886-1951). Colloque du Centenaire, Le Cercle de Lumière, 1993.
« […] René Guénon a rechargé métaphysiquement les données de la révélation chrétienne en les éclairant par leur véritable symbolisme, ce mot étant pris dans son sens métaphysique, universel, “vertical”, sns aucune collusion avec l’allégorie, la métaphore littéraire, etc. Grâce à Guénon nous avons réappris que la philosophia perennis, la métaphysique issue de la tradition primordiale, était le cœur d’où rayonnent toutes les révélations religieuses et auquel il faut sans cesse remonter pour épurer celles-ci des dérivations ultérieures inhérentes à toute altération dans le temps. Et dans son dernier livre, Jean Biès nous rappelait que la plupart des dérives actuelles de ceux qui furent chrétiens et qui croient pouvoir témoigner de leur non-christianisme s’appuient sur une ignorance encyclopédique de ce qu’est le christianisme. » (p. 148)
Le savoir ne peut être transmuté en connaissance que par l’amour. Trop souvent René Guénon a assimilé toute mystique à une effusion sentimentale.
La destruction de l’ordre du Temple est apparue à René Guénon comme le signe majeur de la sortie de l’état traditionnel et du début du monde moderne.
Henry Montaigu, dans René Guénon et la mise en demeure, disait: “L’Occident ne pouvait être dégénéré au point que Guénon l’a dit puisque Guénon justement était là pour le dire.”
Guénon nous a permis, malgré la décadence actuelle de la liturgie et du symbolisme chrétien, de nous ressourcer aux sources fondamentaux. Il a donc remis en valeur la tradition proprement métaphysique du christianisme, c’est-à-dire la tradition platonicienne et gnostique.
On peut dire que la scolastique chrétienne avait en germe tout le cartésianisme dans sa partie la moins défendable et tout l’humanisme moderne dans son rationalisme étroit et réducteur.
Guénon a fécondé l’œuvre de Pierre Gordon et de Fulcanelli.
Ses travaux ont été continués par ceux de: Jean Hani, Georges Jouven, Jean Tourniac, René Alleau, Willy et Marcel Brou, Pierre Carnac, Guy-René Doumayrou, Christian Jacq, Henry Montaigu, Fernand Schwarz, Philippe Lavenu, Séverin Bafroi, Guy Béatrice et d’autres.
« Qu’on me permette de dire en conclusion que René Guénon aura, dans la première moitié de notre siècle, joué le rôle d’un véritable Avatara eschatologique et sapientiel, et qu’il aura réveillé en profondeur la plupart des connaissances traditionnelles, les libérant par là même de l’occultisme, et permettant, par cet apport même, un retour en pleine clarté spirituelle vers les pratiques spirituelles. » (p. 151-152)

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