30 janvier 2017

Ernst Küry, Le Prince de l’erreur (note de lectura)

Etudes Traditionnelles, no. 484, avril-mai-juin 1984

La clef védantine de ce qu’en Occident nous appellerons le problème des anges déchus est la doctrine des gunas, ces trois tendances dont l’une est ascendante (sattwa), l’autre dilatante (rajas) et la troisième descendante (tamas).

Il est évident que c’est l’erreur selon tamas, l’erreur foncière de direction, qui est l’erreur irréversible et mortelle.


La permission que Dieu accorde à Satan d’éprouver la fidélité de Job serait contradictoire dans la perspective monotheiste que Satan puisse agir entièrement de lui-même. Satan agit avec la permission de l’Eternel, tout en étant, comme son nom hébreu l’indique, l’« adversaire » (Satan) non seulement de l’homme, mais aussi de Dieu.

L’homme est appelé à nier la négation de Dieu, comme Lui-même la nie éternellement. En niant cette négation du Souverain Bien, laquelle a conduit l’homme à la mort, celui-ci accède à sa vie en Dieu. Et c’est par ce biais que la fonction négative de Satan finit par être bénéfique.

De la même façon qu’il avait méconnu la réalité intrinsèque d’Adam et de Job, Satan méconnaît celle de Christ.

Au Moyen Age le diable est souvent représenté comme une figure comique qu’on ne prend plus guère au sérieux.

Dans ses luttes contre les hommes de Dieu, Satan est toujours en fin de compte le dupe.

Contrairement au Judaïsme, dans lequel Satan est rarement représenté par une forme individualisée, il apparaît dans le Christianisme  sous des formes très diverses: en réponse au Dieu-fait-homme, Satan se fait individu. Il peut prendre toutes les formes, exceptée celle de la Sainte Vierge.


Si la nature de Satan est parfois mal définie, la cause de sa chute, en revanche, fait l’unanimité: c’est l’orgueil et l’envie qui causent son expulsion du paradis. 

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