Paru dans Etudes traditionnelles, No 483,
janvier-février-mars 1984
Les Muiscas sont un peuple indien qui vit dans la
Cordillière des Andes, une région très élevée, dans un environnement d’une
richesse et d’une générosité naturelle jamais encore vue.
Les quelques témoignages des chroniqueurs espagnols
représentent à peu près la seule source d’information que nous avons sur la
mythologie et la vie religieuse des Muiscas. Il faut ajouter leur folklore
encore vivant.
Leur langue est morte, une bonne partie de leurs traditions
aussi.
La montagne est sacrée. On leur donne des noms de héros et
de prêtres. La tribu a d’ailleur toute une géographie sacrée.
Ils font une distinction entre les terres d’« en haut » et
celles d’« en bas ». Les terres à moins de 1000 m d’altitude sont « mauvaises
», sans intérêt. Celles d’en haut, situées à plus de 2000 m d’altitude, et
limitées par les neiges éternelles, sont les terres sacrées (là se trouvent les
centres cérémoniels, les lacs sacrés, les lieux où se font les offrandes, où
est pratiquée la divination). Les malades sont soignés dans ces régions. Les
terres intermédiaires,
La montagne a joué un rôle important, mais on peut parler d’un
culte de l’eau. Les cavernes faisaient aussi l’objet d’une vénération
particulière.
Les rochers, les rivières, les arbres sont beaux. Les champs
après la récolte, les sables, les marécages sont laids.
Les civilisations précolombiennes au rayonnement spirituel le
plus étendu se sont développées dans les régions montagneuses, sur des
hauts-plateaux tristes et inhospitaliers.
Les Muiscas accordaient plus d’importance à vivre isolés
dans un certain cadre géographique, où leurs possibilités de réalisation
spirituelle pouvaient s’épanouir librement, qu’à étendre leur pouvoir et à
former un empire dans les régions basses, mais « mauvaises ».
Tout a été perdu des enseignements de la classe sacerdotale
des Muiscas.
Pour eux, la fin du monde signifie un retour au désordre
universel d’origine.
Sur le plan individuel, le but de la vie est de parvenir à
la sagesse, mais le chemin qui y mène est un long chemin, et ce n’est que vers
la fin de sa vie que l’homme peut atteindre ce but. Il doit d’abord renoncer
aux avantages matériels, c’est le premier pas vers l’acquisition du « savoir ».
Le premier devoir de l’homme est d’empêcher que le monde
retombe dans le chaos qui précédait sa
création. L’homme doit faire que l’équilibre règne partout dans la nature.
L’homme agit aussi comme médiateur entre le ciel et la
terre.
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