29 janvier 2017

Frithjof Schuon, Notes sur le vêtement des Indiens Peaux-Rouges (note de lectura)

Etudes Traditionnelles, no. 484, avril-mai-juin 1984

Les formes témoignant d’un génie ethnique et d’une perspective religieuse dépassent toujours la moyenne de ceux qui les véhiculent.

C’est une sorte de réalisme, et aussi de noblesse, que de s’attacher avant tout à la perception des intentions archétypiques et célestes des choses.


L’existence des vêtements princiers et sacerdotaux prouve que le vêtement confère à l’homme une personnalité.

Le vêtement des Indiens des Plaines, brodé de symboles archaïques et orné de franges évoque à la fois la victoire et la sérénité. Spirituellement parlant, il s’agit de la victoire sur soi et de la dignité sacerdotale; le premier élément étant représenté par les broderies, qui « proclament » l’héroïque et le sacré, et le second, par les franges, qui « bénissent » la terre et le monde.

Les bras ornés de franges équivalent « magiquement » et spirituellement aux ailes de l’aigle.
La fonction du tabac est de se sacrifier et de monter vers le Grand-Esprit.

Le vêtement entier du chef ou du héros suggère l’aigle s’élevant vers le soleil: la chemise est l’aigle, les manches avec les franges représentant les ailes; la parure de plume est le soleil. La Danse du Soleil réalise l’ascension de l’oiseau royal vers l’astre solaire. Quand l’Indien prie, il étend ses bras vers le haut, comme un oiseau qui prend son essor.

Il y a dans tout art traditionnel deux pôles: le contenu symbolique dû à l’intellect immanent et la stylisation due à l’âme raciale.


Le vêtement en soi peut représenter ce qui voile, donc l’exotérisme; mais il s’intériorise et s’« ésotérise » moyennant ses éléments symboliques, son langage sacerdotal précisément. Dans ce cas, le vêtement représente à son tour l’âme, donc l’intérieur, le corps ne signifiant alors plus que notre existence matérielle et terrestre.

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